Le Hamas et les groupes armés palestiniens qui lui sont alliés dans la bande de Gaza ont décidé d'arrêter les tirs de roquettes contre Israël à partir de jeudi midi, après une nouvelle nuit d'hostilités ayant coûté la vie à une Palestinienne enceinte et son bébé. La nouvelle poussée de fièvre entre Israël et le Hamas fait craindre un échec des efforts pour éviter un nouveau conflit.
Un "épisode d'escalade terminé". Un membre du commandement conjoint de ces groupes a indiqué que ces derniers "ont cessé vers midi (11 heures à Paris) toutes les opérations de représailles contre l'agression israélienne. Ils considèrent cet épisode d'escalade comme terminé". Un responsable du Hamas a confirmé l'arrêt de ces tirs.
Des tirs fournis. Les pourtours israéliens de Gaza ont essuyé entre mercredi soir et jeudi, plus de 180 tirs de roquettes et de mortier, auxquels l'aviation israélienne a riposté en frappant plus de 150 sites militaires du Hamas, le mouvement islamiste qui dirige l'enclave, selon des chiffres fournis par l'armée israélienne. Le territoire reclus, appauvri et coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, a résonné des frappes israéliennes pendant des heures, d'imposants panaches de fumée et des boules de feu s'élevant dans les airs.
Trois victimes palestiniennes. Trois Palestiniens, dont une femme enceinte de 23 ans, Enas Khammash, et sa fille Bayan de 18 mois, ont été tués dans ces raids israéliens, ont rapporté les secours gazaouis. Le troisième Palestinien tué a été identifié par le Hamas comme appartenant à sa branche armée.
Côté israélien, la pluie de roquettes venue de Gaza a ranimé les scènes connues de civils se précipitant vers les abris. Hormis Sdérot, la plupart des projectiles sont tombés dans des zones inhabitées et le système de défense anti-aérien israélien a intercepté plus de 30 engins, selon l'armée. Une Thaïlandaise d'une trentaine d'années a cependant été gravement touchée au ventre par des éclats jeudi matin. Trois autres personnes ont été atteintes de la sorte, ont indiqué les secours.
La crainte d'un nouveau conflit ouvert. Cette confrontation alimente l'inquiétude d'une nouvelle conflagration bien qu'Israël et le Hamas soient engagés dans des discussions indirectes, par l'entremise de l'Égypte et de l'ONU, pour une trêve durable. Les accès de fièvre se multiplient depuis le 30 mars et le début d'un mouvement de protestation palestinien le long de la barrière pour dénoncer, entre autres, le blocus imposé par l'Etat hébreu à l'enclave. Les tensions ont été exacerbées par le transfert, le 14 mai par les États-Unis, de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.