Les frappes israéliennes dans la bande de Gaza et les tirs de roquettes palestiniennes se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi malgré l'annonce d'un cessez-le-feu censé mettre fin à des hostilités faisant craindre une nouvelle confrontation ouverte dans l'enclave.
Des échanges de roquettes entre Gaza et Israël malgré le cessez-le-feu
L'armée israélienne a rapporté tôt mardi matin 30 nouveaux tirs de roquettes et d'obus de mortier en provenance de Gaza depuis 21 heures (heure de Paris lundi), soit un total d'une soixantaine depuis le début des échanges de feu lundi en début de soirée. Elle a indiqué avoir frappé une quinzaine de nouvelles cibles, dont un complexe militaire du Djihad islamique, en plus des dizaines déjà visées depuis lundi soir. Elle s'est dite prête, dans un communiqué, à "augmenter ses opérations en fonction des nécessités".
Le Hamas avait pourtant annoncé un cessez-le-feu. "Les efforts égyptiens ont débouché sur la conclusion d'un cessez-le-feu entre l'occupant et les organisations de résistance", avait dit dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne sans partage l'enclave sous blocus coincée entre Israël, Égypte et Méditerranée. Aucune confirmation d'arrêt des hostilités n'a été obtenue de la part d'Israël qui, par le passé, s'est gardé de corroborer de tels accords négociés secrètement par l'entremise de l'Égypte avec les Palestiniens.
Un contexte de haute tension
La bande de Gaza, éprouvée par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, ainsi que ses environs ont été le théâtre lundi d'une énième poussée de fièvre depuis la guerre de 2014. Répliquant à une attaque de roquette contre l'État hébreu la nuit précédente, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" à Gaza. Sept Palestiniens ont été blessés, selon les secours gazaouis.
Les hostilités, déclenchées par un tir de roquette en provenance de Gaza qui avait fait sept blessés au nord de Tel-Aviv la nuit précédente, sont survenues dans un contexte hautement volatil, après des semaines de tensions, des manifestations de contestation interne dans la bande de Gaza, et à deux semaines d'élections parlementaires israéliennes à l'issue incertaine.
Une proximité renforcée entre Netanyahu et Trump
Elles se sont produites en pleine visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche, et quelques jours avant une grande mobilisation attendue à Gaza contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël à l'enclave palestinienne. Les représailles israéliennes ont commencé au moment précis où le Premier ministre israélien était reçu par le président américain Donald Trump.
Grand allié de Benjamin Netanyahu, Donald Trump lui a fait un cadeau de prix en officialisant la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël, malgré la réprobation suscitée à l'étranger par cette nouvelle rupture du président américain avec le consensus international au profit de l'État hébreu.