Un Palestinien a succombé samedi à ses blessures infligées par des tirs de soldats israéliens vendredi lors de protestations près de la barrière séparant la bande de Gaza du territoire israélien, a indiqué le ministère de la Santé dans l'enclave.
La victime âgée de 40 ans a été touchée par des tirs israéliens à l'est de Rafah, un secteur du sud de la bande de Gaza où deux autres Palestiniens ont été tués la veille lors des manifestations et heurts, selon la même source. Outre les trois Palestiniens tués, dont un secouriste, 307 ont été blessés, a précisé le ministère. Certains ont été blessés par des gaz lacrymogènes, dont deux journalistes et cinq secouristes, et au moins 130 par balles.
Un secouriste tué vendredi. Samedi, des milliers de Palestiniens ont participé à Rafah aux funérailles des trois Palestiniens. De nombreux médecins et membres des équipes de secours étaient présents en signe de solidarité avec la mort d'un secouriste. Le jour-même, des drones de l'armée israélienne ont attaqué à quatre reprises des groupes de Palestiniens qui lançaient des ballons incendiaires depuis le nord de la bande de Gaza vers le territoire israélien. Deux Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Une trêve fragile. Environ 3.000 hectares ont été brûlés ces derniers mois dans le sud d'Israël par ce genre de ballons et des cerfs-volants incendiaires, selon les services des pompiers israéliens. Également samedi, une cinquantaine de bateaux de pêche avec à leur bord quelque 200 Palestiniens se sont rassemblés au large de la côte nord de la bande de Gaza pour dénoncer le blocus terrestre, mais aussi maritime imposé par Israël depuis plus de 10 ans à cette enclave. Des soldats israéliens ont ouvert le feu en direction de ces embarcations sans faire de victime, selon l'association des pêcheurs.
Le 17 juillet, à la suite de tirs de roquettes et d'envoi de ballons incendiaires, les autorités israéliennes avaient réduit, à titre de sanctions, les zones de pêches autorisées pour les Palestiniens de 6 à 3 milles. Les violences de vendredi n'ont néanmoins pas remis en cause la trêve fragile instaurée jeudi soir entre le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, et Israël, après des discussions indirectes menées par l'entremise du voisin égyptien et de l'ONU, selon une source proche des négociations. Aucune confirmation officielle de cette trêve n'a été obtenue d'Israël ou du Hamas.
La barrière de séparation, un lieu de tension depuis le 30 mars
Les abords de la barrière de séparation sont depuis le 30 mars le théâtre d'une mobilisation contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël et pour le droit au retour des Palestiniens qui ont été chassés ou ont fui leur terre à la création de l'État d'Israël en 1948. Depuis lors, les tensions dans et autour de Gaza n'ont cessé d'augmenter, faisant redouter une quatrième guerre entre Israël et le Hamas depuis 2008. Au moins 168 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Un soldat israélien a été tué le 20 juillet pour la première fois depuis 2014.