Israël-Hamas : Tsahal annonce avoir rapatrié le corps d'un otage récupéré à Gaza

gaza
© AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les combats entre Israël et le Hamas se poursuivent dans la bande de Gaza. Plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois via la jetée provisoire déployée par les États-Unis. L'armée israélienne a annoncé ce samedi avoir rapatrié le corps d'un Israélien récupéré dans l'enclave palestinienne.
L'ESSENTIEL

Des combats acharnés opposent Israël au Hamas dans la bande de Gaza, où après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les États-Unis, a indiqué samedi l'armée israélienne. "Plus de 300 palettes d'aide humanitaire" ont été décharchées, les premières à entrer via la jetée flottante" provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l'armée israélienne, dans un communiqué.

De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, "qu'aucune voie d'acheminement de l'aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une alternative aux routes sous supervision palestinienne". Après des jours de blocage des arrivées d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l'armée américaine avait annoncé vendredi l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours".

Les informations à retenir :

  • Des combats acharnés continuent d'opposer Israël et le Hamas dans la bande de Gaza
  • L'armée israélienne annonce avoir rapatrié le corps d'un otage récupéré à Gaza
  • Plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées sur la jetée provisoire déployée par les États-Unis
  • Deux Palestiniens sont morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah
  • Le Hamas annonce un nouveau bilan de 35.386 morts

L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes à Rafah qui ont fait deux morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas. Tsahal a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés. 

L'armée israélienne annonce avoir rapatrié le corps d'un otage récupéré à Gaza

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir rapatrié le corps d'un Israélien récupéré dans la bande de Gaza, où il avait été emmené par le Hamas le 7 octobre après avoir été tué dans l'attaque menée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël. Le corps de Ron Benjamin, 53 ans, a été retrouvé avec ceux de trois otages - Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter - dont le rapatriement des corps avait été annoncé vendredi, a précisé le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. 

Le matin du 7 octobre, jour de l'attaque sanglante sans précédent lancée par le Hamas sur le sud israélien, Ron Benjamin avait prévu une randonnée à vélo près de la frontière avec la bande de Gaza. Parti de chez lui vers 6h30 pour rejoindre des amis au kibboutz Beeri, il avait fait demi-tour pour rentrer en entendant les sirènes. Après avoir appelé son épouse Ayalet, il avait laissé un message vocal à 7h30 sur le portable de l'une de ses filles, alors à l'étranger, son dernier signe de vie. Son frère aîné, Shuki, avait retrouvé sa voiture criblée de balles en bord de route. Sur les 252 personnes prises en otages le 7 octobre, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

Appel de 13 pays

Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'"intensifier" son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les craintes de la communauté internationale sur le sort des centaines de milliers de déplacés massés dans cette ville. 

Treize pays - Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept États membres de l'UE dont la France - lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d'offensive de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de "décisive" par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi "des efforts supplémentaires" pour améliorer les flux d'entrée de l'aide international "par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah".

Premier soutien d'Israël, les États-Unis, qui s'opposent également à une offensive d'ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, après une escale samedi en Arabie saoudite.

Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du point de passage de Rafah, Israéliens et Égyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage crucial pour l'entrée de l'aide, dont les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d'Erez. Dans ce contexte, Washington a annoncé vendredi avoir évacué 17 médecins américains qui étaient bloqués dans le territoire palestinien.

"Les gens sont terrifiés"

Depuis qu'Israël a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d'une offensive terrestre d'envergure, "640.000 personnes" ont fui la ville, "dont 40.000 le 16 mai", selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là à Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Égypte.

"Les gens sont terrifiés et essaient de s'enfuir" vers le nord et la côte, "c'est très difficile, car il n'y a pas d'itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n'y a certainement pas de destination sûre à Gaza", a décrit Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha. Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée. À Gaza, 279 soldats israéliens ont péri depuis l'entrée des troupes israéliennes fin octobre sur le territoire, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne, a pris le pouvoir en 2007.