Les futurs parents qui ont fait appel à des mères porteuses en Ukraine deviennent des dommages collatéraux de la guerre. Le recours aux mères porteuses a explosé depuis vingt ans en Ukraine, qui les autorise pour les couples mariés et hétérosexuels. Chaque année, environ 2.000 bébés en Ukraine naissent via une gestation pour autrui (GPA). A l'heure de la guerre dans le pays, des couples de Français voient leur projet de GPA en Ukraine contrarié par le conflit. Les associations anti-GPA dénoncent une hypocrisie. Les parents, eux, ne peuvent aller chercher leur enfant déjà né ou s'inquiètent pour leur enfant à naître d'une mère porteuse coincée aujourd'hui sous les bombes.
Des associations partagées
Sylvie Mennesson est présidente de l'association CLARA. Elle vient en aide aux parents qui ont recours à des mères porteuses à l'étranger. Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a deux semaines, plusieurs futurs parents l'ont appelé inquiets. Même si Sylvie Mennesson dissuade les parents d'avoir recours à une GPA avec des critères trop peu éthique en Ukraine, la militante plaide pour que la France les aide aujourd'hui : "on demande au gouvernement qu'il fasse rentrer les parents, les enfants, la gestatrice si elle le demande aussi, sans attendre qu'ils aient des actes de naissance délivrés car le service de l'état civil ne marche plus", demande-t-elle.
Mais pour Ana-Luana Soicéa Deram, présidente de la Coalition internationale pour l'abolition de la maternité de substitution, les commanditaires français ne pouvaient pas ignorer la guerre dans le pays : "la guerre dans le Donbass est présente depuis huit ans, cependant, des clients de partout s'y rendaient. Les femmes ukrainiennes sont exploitées depuis des années. Aujourd'hui, C'est absolument une hypocrisie ce qui se passe" , dénonce-t-elle au micro d'Europe 1.
Selon la militante, la semaine dernière encore, certaines cliniques ukrainiennes pratiquant la GPA continuaient leurs activités, malgré les bombes russes. En Ukraine, les GPA sont facturés entre 40 000 et 60 000 dollars en moyenne par les établissements qui les pratiquent.