L'Australie a revu à la baisse les perceptives pour la Grande Barrière de corail, faisant passer l'état de l'habitat du récif de "mauvais" à "très mauvais".
Le réchauffement climatique en cause
Dans son rapport quinquennal, l'Autorité du parc marin de la Grande Barrière de corail cite l'élévation de la température de l'océan comme la plus grave menace pour cet écosystème unique classé au Patrimoine mondial. "Les impacts graves des températures record à la surface de l'eau font que l'état de l'habitat du récif est passé de mauvais à très mauvais", précise l'agence gouvernementale.
"Le réchauffement climatique s'aggrave et est la menace la plus grave pour les perspectives à long terme de la région", poursuit-elle. "Une action mondiale d'envergure pour répondre au réchauffement climatique est capitale pour ralentir la dégradation de l'écosystème et la valeur patrimoniale du récif et aider à son rétablissement."
Grand émetteur de gaz à effet de serre
"Nous sommes actuellement dans la fenêtre d'opportunité pour permettre une amélioration à long terme de la Grande Barrière", indique l'agence. Mais le gouvernement conservateur australien est depuis des années la cible des critiques des ONG pour son inaction dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elles pointe du doigt la priorité donnée au secteur minier, notamment charbonnier, et aux exportations de ces ressources fossiles.
Coïncidence, la publication du rapport de l'Autorité du parc marin de la Grande Barrière de corail est intervenue le même jour que celle de nouveaux chiffres du gouvernement qui ont montré que les émissions australiennes de gaz a effet de serre avaient continué à grimper au premier semestre, une tendance qui dure depuis quatre ans. L'Australie est ainsi l'un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre per capita.
Le gouvernement dit être dans les clous des objectifs fixés par les protocoles internationaux, et notamment l'Accord de Paris, et avance que la totalité des émissions est inférieure à de nombreux pays industrialisés. "Ce rapport présente le réchauffement climatique comme la plus grande menace pour le récif", a reconnu la ministre australienne de l'Environnement Sussan Ley. "Nous réalisons les actions que nous devons mener aux termes de l'Accord de Paris."
Un récif corallien unique
Inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1981, la Grande barrière s'étend sur environ 2.300 kilomètres le long de la côte nord-est de l'Australie et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. L'Autorité précise que le site est confronté à des menaces "multiples, qui s'ajoutent et s'aggravent", en citant notamment les ruissellements agricoles et les ravages provoqués par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux qui prolifère en raison de la pollution.
L'autorité explique que cette dégradation reflète la détérioration, depuis 2014, de davantage de portions du site qui a subi deux épisodes de blanchissement sans précédent de ses coraux, en 2016 et 2017.
En 2020, l'Unesco devra décider de maintenir, ou non, la Grande barrière dans sa liste du Patrimoine.