La Première ministre britannique Theresa May reçoit lundi à Londres le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier dans un climat de tension au sein du gouvernement conservateur sur les orientations à donner au Brexit. Michel Barnier s'entretiendra également avec le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis.
La mise en oeuvre du Brexit. Les entretiens porteront sur les "négociations à venir sur la période de mise en oeuvre (du Brexit)" et sur les "prochaines étapes de la construction d'un nouveau partenariat entre l'UE et le Royaume-Uni", a indiqué l'exécutif britannique. En décembre, Londres et Bruxelles ont conclu un accord préliminaire sur leur divorce, et doivent désormais s'entendre sur la période de transition post-Brexit et la future relation qui unira les deux parties.
Aussi des négociations du côté de Bruxelles. Les discussions à Londres se tiendront à la veille du lancement d'une nouvelle séance de négociations, de mardi à vendredi à Bruxelles. Jusqu'à jeudi, les discussions entre les délégations européenne et britannique porteront sur des aspects techniques concernant la sortie du Royaume-Uni de l'UE, la frontière et relation entre la province d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, et la période de transition, qui doit débuter au lendemain du Brexit, prévu le 29 mars 2019, et doit durer deux ans. Le vendredi sera consacré à une rencontre des coordinateurs des deux camps qui doit permettre à Londres d'"actualiser" ses attentes quant à la future relation entre l'UE et le Royaume-Uni, pour laquelle les discussions doivent commencer en mars.
May dans une position délicate. Cette période de transition continue de faire l'objet de désaccords au sein du Parti conservateur de Theresa May. Des députés craignent notamment que le Royaume-Uni, qui continuera à respecter les règles européennes pendant cette période sans avoir son mot à dire, devienne un "Etat vassal" de l'Union. Certains pro-Brexit craignent en outre que Theresa May ne revienne sur son engagement de quitter l'union douanière, et reprochent à la dirigeante de tarder à livrer clairement ses intentions. Ces sujets devraient faire l'objet de discussions animées cette semaine lors de réunions ministérielles à Londres destinées à faire le point sur la position du gouvernement, et qualifiées de "potentiellement explosives" par la presse britannique. Theresa May se retrouve en effet à nouveau dans la position inconfortable de devoir contenter les uns sans mécontenter les autres.