Les rescapés de l'incendie qui avait ravagé la tour Grenfell à Londres en juin 2017 devront attendre encore deux ans avant de connaître le résultat de l'enquête criminelle, ce qui a provoqué jeudi la frustration des victimes. L'incendie de la tour de logements sociaux, située dans une enclave populaire du quartier cossu de Kensington (ouest de Londres), avait causé la mort de 72 personnes dont un bébé mort-né.
Scotland Yard a indiqué mercredi soir qu'il était peu probable que la police transmette un dossier aux services d'accusation britanniques avant fin 2021, attendant le rapport final de l'enquête sur ce drame, dont la deuxième phase ne devrait probablement pas commencer avant fin 2019.
Une attente "plus longue que prévu". L'officier de police chargé de l'enquête sur l'incendie, Matt Bonner, a reconnu que l'attente serait "plus longue que prévu" mais a expliqué que la police devait "veiller à ce que toutes les preuves disponibles soient prises en compte".
"C'est vraiment douloureux pour nous tous". Une des rescapées, Natasha Elcock, présidente de l'association Grenfell United, a regretté cette décision qu'elle a jugé "extrêmement frustrante et décourageante". "Nous sommes dans le flou, aucun individu ni organisation n'étant tenu pour responsable, et c'est vraiment douloureux pour nous tous qui avons perdu des êtres chers et nos logements ce soir-là", a-t-elle réagi. Cette mère de trois enfants a souligné que cela faisait 21 mois que l'incendie a eu lieu, et que "des milliers de personnes habitent encore dans des maisons aux revêtements dangereux, les gens qui vivent dans des logements sociaux sont toujours maltraités par les propriétaires et les familles Grenfell attendent toujours justice".