Invité au micro de Sonia Mabrouk, Gilles Kepel, universitaire, politologue et spécialiste du monde arabe, analyse les événements récents au Proche-Orient et notamment le développement d'un conflit entre le Liban, l'Iran et Israël. Il résume la doctrine de l'État hébreu ainsi : "Netanyahu liquide autant que possible le Hezbollah".
"En tapant sur le Hezbollah, Netanyahu affaiblit automatiquement l'Iran"
D'après Gilles Kepel, le Hezbollah est une forme de garde rapprochée iranienne au Moyen-Orient : "En tapant sur le Hezbollah, Netanyahu affaiblit automatiquement l'Iran. Contrairement au Hamas, qui est un parti sunnite, palestinien, endogène qui n'a pas été créé par l'Iran, le Hezbollah est une pure création iranienne destinée à servir en première ligne pour attaquer Israël ". "Si Israël tapait sur les installations nucléaires iraniennes, le Hezbollah aurait pour fonction de taper d'abord de manière préemptive", exemplifie Gilles Kepel.
Quelles conséquences pour l'élection américaine ?
Le politologue est également revenu sur la manière dont les événements au Proche-Orient touche les États-Unis, allié historique d'Israël. Il estime que le président Biden "n'est plus vraiment le pilote dans l'avion de la Maison-Blanche. Les deux candidats, Harris et Trump, pèsent au trébuchet les voix des uns et des autres".
Il estime également que la présence d'un électorat arabe aux États-Unis, notamment dans des États pivots comme le Michigan, peut faire basculer l'issue de cette présidentielle américaine au vu du début de la guerre. "Il y a pas mal de Libanais d'origine chiite et finalement, le Hezbollah qui est en train de se faire détruire au Liban peut d'une certaine manière, paradoxalement, trouver sa revanche en faisant l'élection américaine", a-t-il conclu.