Guerre en Ukraine : À Washington, Emmanuel Macron au défi de faire entendre à Donald Trump la voix de l'Europe
En visite à Washington ce lundi, Emmanuel Macron va rencontrer Donald Trump à la Maison-Blanche. Le chef de l'État va tenter d'associer l'Europe et la France à la table des négociations pour la paix en Ukraine et de ralentir le train diplomatique entre les États-Unis et la Russie.
Pour Emmanuel Macron, le défi est immense. Le chef de l'État est attendu à Washington ce lundi, trois ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre en Ukraine. À midi, heure locale, le président français va s'entretenir, en tête-à-tête, avec son homologue américain Donald Trump dans le bureau ovale à la Maison-Blanche.
S'ensuivra un déjeuner puis une conférence de presse commune à 21 heures, heure de Paris. Emmanuel Macron compte bien formuler des propositions à Donald Trump, briser le pas de deux entre Américains et Russes, seuls à la manœuvre dans ce dossier, et faire entendre la voix de l'Europe.
"Je ne sais pas si on peut attendre grand-chose"
Le président est attendu sur la forme, après avoir expliqué sur les réseaux sociaux jeudi les propos qu'il tiendra face à Donald Trump. "Comment être crédible face à la Chine si tu es faible face à Vladimir Poutine", avait-il dit en guise de répétition générale. Un style risqué, selon Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et spécialiste des questions internationales. "Il ne me semble pas assez familier avec Donald Trump, même si Emmanuel Macron semble tutoyer tout le monde. Une confrontation verbale pour le mettre face à ses contradictions ne me semble pas dans les usages, ni diplomatiques, ni politiques", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Le président français aurait tout intérêt à se montrer positif, dit-il, pour échanger sur le fond. "Il doit dire ce que peut apporter l'Europe et demander ce que veut le président des États-Unis. C'est le même président qui avait dit que Macron n'avait, en réalité, strictement rien fait pour mettre un terme à la guerre. Je ne sais pas si on peut attendre grand-chose de nature à faire changer de stratégie le président américain", poursuit Patrick Martin-Genier.
L'Europe et la France sont encore loin de la table des négociations, selon lui, même s'il note des divergences dans l'administration Trump. En référence notamment à l'émissaire américain en Ukraine, Keith Kellogg, plus enclin à associer le Vieux continent.
