Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 310e jour de l'invasion russe

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Les dégâts sont considérables près de Kiev. © Mustafa Ciftci / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP , modifié à
Au 310e jour de l'invasion russe, la présidence ukrainienne affirme avoir repoussé une attaque nocturne de drones explosifs, lancée par la Russie, un jour après de nouveaux bombardements massifs contre les infrastructures énergétiques, privant des millions d'Ukrainiens d'électricité. Europe 1 fait le point sur la situation.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine a dit vendredi avoir repoussé une attaque nocturne de drones explosifs, lancée par la Russie moins de 24 heures après de nouveaux bombardements massifs contre les infrastructures énergétiques, privant des millions d'Ukrainiens d'électricité. Depuis octobre et une série de revers militaires sur le front, la Russie a adopté pour tactique de frapper avec ses missiles et ses drones les centrales et transformateurs électriques ukrainiens, plongeant la population dans le froid et le noir en plein hiver.

Les principales informations :

- L'Ukraine repousse une attaque nocturne de drones

- Quatre civils tués et huit blessés dans l'attaque nocturne

- De nombreuses coupures d'électricité

58 des 70 missiles tirés par la Russie abattus

L'attaque de jeudi, employant des dizaines de missiles, était la dixième du genre et elle a été suivie d'une salve nocturne de drones explosifs Shahed, selon l'armée de l'air ukrainienne, qui a assuré vendredi matin avoir abattu les 16 appareils de fabrication iranienne qui avaient été lancés. Le maire de Kiev Vitali Klitschko a indiqué que sept d'entre eux avaient visé la capitale et que tous étaient détruits. Les chutes de débris ont endommagé les fenêtres de deux immeubles dans un quartier du sud-ouest de Kiev.

Selon la présidence ukrainienne, d'autres drones ont été abattus dans les régions de Tcherkassy et Dnipro, dans le centre du pays. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné que la guerre était "dure" mais s'est dit convaincu "que l'agression russe échouerait".

Selon un bilan actualisé, 58 des 70 missiles de croisière tirés par la Russie ont été abattus jeudi. Au total quatre civils ont été tués et huit autres blessés. Le ministère russe de la Défense a lui affirmé vendredi que ses "frappes massives" de la veille avaient "touchées toutes les cibles prévues".

De nombreuses coupures d'électricité

Les coupures d'électricité restaient elles nombreuses, alors que le courant est déjà fortement rationné à travers le pays depuis des semaines. Les millions d'Ukrainiens qui n'ont pas de générateurs se préparent donc à devoir célébrer le Nouvel An sans courant électrique, parfois sans eau ou chauffage et sous couvre-feu.

Selon la compagnie d'électricité Ukrenergo, les "conséquences des dommages sur le fonctionnement du réseau sont moindres que l'ennemi avait prévu (...) mais la situation dans le sud et l'est du pays reste difficile". En outre, "des restrictions à la consommation ont été introduites dans toutes les régions" ukrainiennes, a-t-elle ajouté, dans un communiqué.

L'opérateur de la capitale DTEK a dit être parvenu "à stabiliser la situation à Kiev", permettant de revenir à des coupures de courant planifiées par quartier. Pour faire face, les générateurs se sont multipliés dans les villes du pays. De Kiev à Lviv, ces appareils ronronnent sur les trottoirs pour alimenter notamment les commerces et restaurants et leur permettre de fonctionner.

Bataille toujours sanglante à Bakhmout

Alors que l'invasion russe de l'Ukraine, lancée le 24 février, est entrée dans son dixième mois, les combats continuent de faire rage, avec une bataille particulièrement sanglante pour Bakhmout, ville de l'Est que la Russie tente de conquérir depuis des mois, et Kreminna, que les forces ukrainiennes tentent de reprendre.

Des soldats ukrainiens à qui l'AFP a pu parler ont fait état de combats acharnés à Kreminna, dans la région de Lougansk, les troupes russes résistant à l'offensive ukrainienne. "Ils ne sont pas faciles à vaincre. Ils sont bons, ils sont coriaces", raconte "Koulak", un militaire de 24 ans rencontré à Yampil, un village repris fin septembre par les forces ukrainiennes, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Kreminna.

Deux personnes tuées dans la région de Kharkiv

Dans la région voisine de Kharkiv, au moins deux personnes ont été tués vendredi par des tirs russes à Katerynivka, selon la présidence ukrainienne. La Russie prévoyait une campagne éclair mais elle a dû dès le printemps renoncer à prendre Kiev, se retirant du nord du pays, avant d'abandonner le nord-est en septembre, et une partie du Sud en novembre, face à une armée ukrainienne sur-motivée et forte de systèmes d'armements occidentaux.

Pas de vœux de bonne année de la part de Poutine à Biden, Macron et Scholz

Les perspectives de pourparlers de paix sont, elles, quasi-inexistantes. L'Ukraine réclame le retrait total de l'armée russe, alors que Moscou veut au minimum que Kiev lui cède les quatre régions dont le Kremlin revendique l'annexion depuis fin septembre, ainsi que la Crimée annexée en 2014. Vladimir Poutine présente son invasion, au prix de lourdes pertes, comme "une nécessité", assurant que l'Occident se servait de l'Ukraine comme d'une tête de pont pour menacer la Russie.

Les relations russo-occidentales sont donc au plus bas, Européens et Américains multipliant les sanctions contre Moscou et accroissant leur soutien militaire à l'Ukraine. Le Kremlin a ainsi précisé que le président russe n'enverrait pas cette année de vœux de bonne année aux présidents américain Joe Biden, français Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz "compte tenu des actes inamicaux qu'ils entreprennent en permanence".

Et Vladimir Poutine a estimé vendredi, lors d'un entretien par visioconférence avec le président chinois Xi Jinping, que les deux pays tenaient bons face à "des pressions sans précédent et des provocations de l'Occident". Il a donc prôné de "renforcer la coopération entre les forces armées de Russie et de Chine".