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avec AFP , modifié à
Le ministère des Armées annonce que la France va fournir 12 canons Caesar supplémentaires à l'Ukraine. Lundi, Joe Biden a opposé un refus catégorique à l'idée d'envoyer des avions de combat américains de type F-16 à l'Ukraine, dont la liste d'aide en armement s'allonge pour chasser les Russes de son territoire occupé.
L'ESSENTIEL

Alors que Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l'idée d'envoyer des avions de combat américains de type F-16 à l'Ukraine, la France va livrer 12 canons Caesar supplémentaires, en plus des 18 pièces déjà livrées, annonce Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. Ces 12 canons de moyenne portée seront livrés "dans les semaines qui viennent" et seront "financés dans le cadre du fonds de soutien de 200 millions d'euros" mis en place par la France

Dans le même temps, à quelques semaines du 24 février, date du début de l'invasion russe en 2022, Joe Biden n'a pas voulu dire s'il se rendrait en Europe à cette occasion. Mais il a assuré qu'il irait, sans préciser de date, en Pologne, un pays qui joue un rôle clé dans la réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les informations principales :

  • La France va fournir 12 canons Caesar supplémentaires à l'Ukraine
  • Joe Biden refuse d'envoyer des avions de combat américains F-16 à l'Ukraine
  • Emmanuel Macron ne "s'interdit rien par principe" sur le possible envoi d'avion en Ukraine
  • Les sportifs russes sous bannière neutre aux JO 2024 ? L'Ukraine accuse le Comité olympique de promouvoir la guerre
  • L'Ukraine annonce qu'elle va recevoir "entre 120 et 140" chars lourds occidentaux

Le Premier ministre ukrainien confirme la tenue d'un sommet Ukraine-UE vendredi à Kiev

Le Premier ministre Denys Chmygal a confirmé mardi la tenue d'un sommet Ukraine-Union européenne vendredi à Kiev, soit un jour après des "consultations intergouvernementales" entre Kiev et la Commission européenne qui auront lieu "pour la première fois de notre histoire".

"Le fait que ce sommet se tienne à Kiev est un signal fort adressé tant aux partenaires qu'aux ennemis", a déclaré Denys Chmygal lors d'une réunion gouvernementale, disant "attendre du sommet une évaluation intermédiaire positive de nos efforts pour l'intégration européenne".

La France va fournir 12 canons Caesar supplémentaires

La France va fournir à l'Ukraine 12 canons Caesar de 155 mm supplémentaires, en plus des 18 pièces déjà livrées, ainsi que des moyens antiaériens, a annoncé mardi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu lors d'une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov. Ces 12 canons de moyenne portée seront livrés "dans les semaines qui viennent" et seront "financés dans le cadre du fonds de soutien de 200 millions d'euros" mis en place par la France, a précisé le ministre.

Ils viendront s'ajouter aux 18 Caesar déjà livrés par la France - dont un est hors d'usage - ainsi qu'aux 19 canons Caesar promis par le Danemark à Kiev mi-janvier.

"Entre 120 et 140" chars lourds occidentaux envoyés à l'Ukraine

L'Ukraine va recevoir "entre 120 et 140" chars lourds occidentaux, a affirmé mardi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, quelques jours après le feu vert des Occidentaux à de telles livraisons, après de longues tergiversations. "Lors de la +première vague de contributions+, les forces armées ukrainiennes recevront entre 120 et 140 chars modernes de modèles occidentaux", a indiqué le ministre dans une vidéo sur Facebook, rappelant qu'il s'agissait de Leopard 2 de conception allemande, de Challenger 2 britanniques et d'Abrams américains.

C'est la première fois que Kiev révèle le nombre total de ces chars que ses alliés occidentaux lui ont promis. Ces derniers jours, plusieurs pays ont exprimé leur intention de fournir rapidement ces véhicules à l'Ukraine, à l'instar du Royaume-Uni qui compte fournir des Challenger fin mars et de l'Allemagne qui entend envoyer ses premiers Leopard 2 "fin mars-début avril". Washington a de son côté annoncé l'envoi de 31 Abrams.

Mais le processus de livraison pourraient prendre des mois, selon plusieurs chancelleries, entre les besoins de réparation et de maintenance en amont, en plus de la formation des soldats ukrainiens sur ces modèles qu'ils n'ont encore jamais utilisés sur le terrain. Outre ces problèmes logistiques, d'autres pays, comme la France, hésitent à ce stade avant d'envoyer leur stock de chars lourds à l'Ukraine, craignant notamment un possible affaiblissement de leurs capacités militaires.

L'Ukraine a déjà reçu ces derniers mois des chars étrangers, notamment plus de 250 versions modernisées du T-72 soviétique de la part de la Pologne, mais jusqu'à présent les Occidentaux s'étaient garder d'envoyer leurs modèles modernes de peur que cela ne provoque une nouvelle escalade russe.

Moscou revendique la prise d'un nouveau village près de Bakhmout

La Russie a revendiqué mardi la prise du village de Blagodatné, au nord de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, où l'armée russe a intensifié son offensive et progresse lentement depuis plusieurs semaines. Le ministère de la Défense a indiqué dans son communiqué quotidien que "la localité de Blagodatné avait été libérée" après une offensive d'"unités d'assaut de volontaires" appuyées par l'aviation et l'artillerie.

Les volontaires sont l'euphémisme utilisé par l'armée russe s'agissant des groupes paramilitaires, comme Wagner, combattant en Ukraine. D'ailleurs, le patron de Wagner, le sulfureux Evguéni Prigojine, avait revendiqué la prise du village par ses hommes dès samedi, ce que Kiev avait démenti. L'armée russe et Wagner tentent depuis l'été de prendre Bakhmout, ville de 70.000 habitants avant le conflit.

Depuis plusieurs semaines, ils ont intensifié leur offensive pour encercler la localité, prenant en janvier la ville de Soledar, au prix de lourdes pertes, et des villages avoisinants.

"Rien n'est interdit par principe", répond Macron

Le président français Emmanuel Macron, interrogé lundi à La Haye à propos de l'hypothèse d'envoi d'avions de chasse à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe, a prudemment répondu que "rien n'est interdit par principe". Il a évoqué des "critères", avant toute décision, comme le fait qu'une "demande" soit "formulée" par l'Ukraine, que cela ne "soit pas escalatoire" et "pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l'effort de résistance" et que "ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l'armée française".

"Par définition, rien n'est exclu", a-t-il dit, tout en soulignant que les Ukrainiens "ne font pas cette demande aujourd'hui". Or, "c'est à l'aune de ces trois critères que nous continuerons de regarder au cas par cas" les livraisons d'équipements militaires, a-t-il ajouté après avoir posé les mêmes critères pour l'éventuel envoi de chars Leclerc.

"C'est en fonction des demandes qui sont formulées mais pas en fonction des bruits qui courent" que les décisions sont prises, a encore souligné le chef de l'Etat français en précisant que le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, était attendu mardi à Paris pour des entretiens avec son homologue Sébastien Lecornu.

Les sportifs russes aux JO ? L'Ukraine accuse le CIO de promouvoir la guerre

Ulcérée par la possible participation de sportifs russes et bélarusses sous bannière neutre aux JO-2024, la présidence ukrainienne a haussé le ton lundi contre le Comité international olympique, l'accusant d'être "un promoteur de la guerre". "Le CIO est un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction. Le CIO regarde avec plaisir la Russie détruire l'Ukraine et offre ensuite à la Russie une plateforme pour promouvoir le génocide" des Ukrainiens, a lancé sur Twitter le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak.

"Il est évident que l'argent qui achète l'hypocrisie olympique n'a pas l'odeur du sang de l'Ukraine. N'est-ce pas, M. Bach ?", a-t-il lâché, visant personnellement Thomas Bach, le président allemand de l'instance olympique.

Le CIO, qui avait "recommandé" fin février 2022 aux fédérations internationales d'exclure les Russes et Bélarusses de leurs compétitions après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, n'a pour l'heure rien décidé et laisse à chaque fédération le soin de les réintégrer ou de les maintenir à l'écart. L'organisation basée à Lausanne "rejette" par ailleurs, "dans les termes les plus forts", la déclaration de M. Podoliak "et d'autres propos diffamatoires", qui "ne peuvent servir de base à une quelconque discussion constructive", a indiqué un porte-parole à l'AFP.