Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s'est rendu mardi à Boutcha, ville-martyre près de Kiev en Ukraine, devenue symbole des atrocités de l'occupation russe, dans le cadre de sa première visite "historique" en Ukraine. Fumio Kishida s'est rendu à Boutcha par le train, en début d'après-midi, peu après son arrivée à Kiev et avant sa rencontre avec le président Volodymyr Zelensky, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Son déplacement dans ce pays en guerre a été qualifié d'"historique" par Kiev. "Cette visite historique est un signe de solidarité et de coopération forte entre l'Ukraine et le Japon", a déclaré sur Facebook la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Eminé Djeppar en publiant des photos de Fumio Kishida sur le quai du train à Kiev.
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"Nous sommes reconnaissants envers le Japon pour son solide soutien et sa contribution à notre future victoire", a-t-elle ajouté. Fumio Kishida est devenu le premier chef du gouvernement japonais à se rendre dans une zone de guerre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa visite intervient au moment où le président chinois Xi Jinping se trouve à Moscou pour une rencontre avec Vladimir Poutine avec, au centre des discussions, l'invasion russe de l'Ukraine.
Les principales informations :
- Le Premier ministre japonais Fumio Kishida rencontre Volodymyr Zelensky à l'occasion d'une visite surprise. L'opportunité pour Fumio Kishida d'adresser son respect et son soutien au peuple ukrainien et à son président.
- Au même moment, le président chinois Xi Jinping est en visite à Moscou chez Vladimir Poutine, avec qui entretenir des relations "stratégiques" reste une "priorité".
- Un responsable de l'ONG Memorial poursuivi pour avoir "discrédité" l'armée russe
L'Ukraine obtient un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars du FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d'un plan d'aide d'un montant total de 15,6 milliards de dollars. Le plan doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne", a précisé le FMI dans un communiqué.
La Chine ne peut prétendre être "impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine selon la Maison Blanche
"On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine, a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche, la critique américaine la plus directe à ce jour de la proposition de médiation chinoise dans le conflit. Pékin "n'a pas condamné" l’invasion russe, "n'a pas arrêté d'acheter du pétrole russe" a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a par ailleurs accusé Pékin de "répercuter la propagande russe" sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d'une agression occidentale, alors que Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale". Le porte-parole de l'exécutif américain a estimé que les deux pays n'étaient pas liés par une réelle "alliance", mais par un "mariage de raison".
L'Ukraine recevra des tanks Abrams américains d'ici l'automne, selon le Pentagone
Les Etats-Unis livreront des chars Abrams à l'Ukraine d'ici l'automne, bien plus rapidement qu'estimé initialement, tandis que des systèmes Patriot de défense antiaérienne arriveront également sur la base d'un "calendrier accéléré", a affirmé mardi le Pentagone.
En coordination avec Kiev, Washington "a pris la décision de fournir le modèle M1A1 du char Abrams", a déclaré le général Pat Ryder, porte-parole du ministère américain de la Défense, à la presse. Cela "nous permettra d'accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l'Ukraine d'ici l'automne de cette année", a-t-il ajouté.
Poutine et Xi donnent le feu vert à un gigantesque gazoduc
Vladimir Poutine et Xi Jinping sont parvenus mardi à un accord sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, symbole de la volonté de Moscou de réorienter son économie vers l'Asie face aux sanctions internationales. "Tous les accords ont été conclus" pour la mise en œuvre du projet Force de Sibérie 2, s'est félicité Vladimir Poutine, sous les ors du Kremlin, à l'issue de discussions entre les délégations russe et chinoise.
"A la mise en service", a-t-il dit, "50 milliards de mètres cubes de gaz" transiteront via ce gazoduc de 2.600 kilomètres de long qui reliera la Sibérie au Xinjiang chinois (nord-ouest), via les steppes de Mongolie. Le dirigeant russe n'a toutefois pas donné de précisions sur le calendrier du projet, qui doit compléter un gazoduc déjà existant, Force de Sibérie, qui part lui de l'Extrême-Orient russe.
La Russie "répliquera" si Londres fournit à Kiev des munitions avec de l'uranium appauvri, dit Poutine
Le président russe Vladimir Poutine a menacé mardi de "répliquer" si Londres fournit à l'Ukraine des munitions contenant de l'uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d'une responsable britannique. "Aujourd'hui, on a appris que le Royaume-Uni (...) avait annoncé non seulement la livraison de chars à l'Ukraine mais également d'obus contenant de l'uranium appauvri (...) Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer", a déclaré M. Poutine. "Il semble que l'Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien, non pas en paroles mais en actes", a poursuivi M. Poutine.
"L'Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire", a-t-il ajouté. Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, "la Russie a de quoi répondre". "Nous allons voir ce qu'ils comptent utiliser", a-t-il averti.
Le Premier ministre japonais à Boutcha, pendant une visite "historique" en Ukraine
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a fait part de son "indignation" mardi après s'être rendu à Boutcha, une ville-martyre près de Kiev devenue un symbole des atrocités commises depuis l'invasion russe, dans le cadre de sa première visite "historique" en Ukraine.
M. Kishida est allé à Boutcha en train, en début d'après-midi, peu après son arrivée dans la capitale ukrainienne et avant sa rencontre avec le président Volodymyr Zelensky, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
"Alors que je pose le pied à Boutcha aujourd'hui et que je suis témoin de toutes les brutalités qui y ont été commises, j'éprouve un fort sentiment d'indignation", a déclaré M. Kishida, dont le déplacement dans ce pays en guerre a été qualifié d'"historique" par Kiev.
Pétrole: la Russie prolonge la réduction de sa production de brut de 500.000 barils par jour jusqu'à fin juin
La Russie a annoncé mardi prolonger la réduction de sa production de brut de 500.000 barils par jour jusqu'à fin juin, plus d'un mois après avoir ordonné cette baisse en représailles aux différentes sanctions internationales visant son pétrole.
"Conformément à la situation actuelle du marché, la décision de réduire volontairement la production d'un montant de 500.000 barils par jour sera valable jusqu'en juin 2023 inclus", a déclaré à des journalistes le vice-Premier ministre en charge de l'Energie, Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes. Il a précisé que la Russie était "sur le point d'atteindre le niveau cible de réduction" annoncé le 10 février dernier. "Il sera atteint dans les prochains jours", a-t-il poursuivi.
Xi Jinping doit dialoguer "directement" avec Zelensky
La Chine doit dialoguer "directement" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky si elle veut que son plan de paix soit pris au sérieux, a estimé mardi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont réunis mardi à Moscou pour de nouvelles discussions consacrées au conflit en Ukraine et au renforcement des relations "stratégiques" entre leurs deux pays face à l'Occident.
Vladimir Poutine s'est dit prêt à discuter d'une initiative chinoise visant à mettre fin à ce conflit, sur la base d'un document publié le mois dernier par Pékin et appelant en particulier à des négociations de paix.
"Il appartient à l'Ukraine de décider quelles sont les conditions acceptables pour toute solution pacifique", a rappelé Jens Stoltenberg au cours d'un point de presse au siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles pour la présentation du rapport d'activités de l'Otan en 2022. "La Chine doit comprendre le point de vue de l'Ukraine et dialoguer directement avec le président Zelensky", a-t-il soutenu.
Le sommet entre Vladimir Poutine et Xi Jinping démarre
Le président russe Vladimir Poutine a accueilli mardi son homologue chinois Xi Jinping au Kremlin pour un sommet consacré notamment au conflit en Ukraine et aux relations bilatérales de plus en plus étroites entre Pékin et Moscou. D'après des images retransmises par les chaînes de télévision russes, Vladimir Poutine a accueilli Xi Jinping avec une franche poignée de main, puis une fanfare militaire a joué les hymnes des deux pays. Après la cérémonie d'accueil, les deux dirigeants doivent avoir des discussions officielles, au lendemain d'un premier entretien "informel" qui a duré plus de quatre heures.
Un responsable de l'ONG Memorial poursuivi pour avoir "discrédité" l'armée russe
Les autorités russes ont ouvert une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG Memorial, accusé d'avoir "discrédité" l'armée russe combattant en Ukraine, a indiqué mardi l'ONG, colauréate du prix Nobel de la paix. Dans un message publié sur Telegram, Memorial a indiqué que Oleg Orlov était poursuivi pour "activités publiques visant à discréditer" les forces armées russes, un article du code pénal utilisé contre les détracteurs du conflit en Ukraine. S'il est inculpé, il risque une lourde peine de prison.
"Solidarité et soutien infaillible à l'Ukraine"
Fumio Kishida doit, lui, rencontrer Volodymyr Zelensky pour lui transmettre "son respect pour le courage et la persévérance du peuple qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l'Ukraine du Japon et du G7", dont le pays asiatique est l'hôte cette année, a déclaré la diplomatie nippone dans un communiqué. Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du G7 à ne pas encore être allé à Kiev depuis l'invasion russe lancée en février 2022. Il était régulièrement appelé à se rendre en Ukraine. Fin février 2023, le président américain Joe Biden avait lui aussi effectué une visite surprise et médiatique à Kiev.
Tokyo s'est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a offert son aide à Kiev. En février, le Japon a annoncé une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) à l'Ukraine. Tokyo lui a aussi envoyé des équipements défensifs et proposé d'accueillir des réfugiés du conflit. Le Japon n'a cependant pas fourni d'aide militaire, sa Constitution pacifiste l'obligeant à limiter ses capacités militaires aux mesures de défense.
La Russie reste une "priorité" pour Xi Jinping
Le président russe Vladimir Poutine a accueilli mardi son homologue chinois Xi Jinping au Kremlin pour un sommet consacré notamment au conflit en Ukraine et aux relations bilatérales de plus en plus étroites entre Pékin et Moscou. D'après des images retransmises par les chaînes de télévision russes, Vladimir Poutine a accueilli Xi Jinping avec une franche poignée de main, puis une fanfare militaire a joué les hymnes des deux pays. Après la cérémonie d'accueil, les deux dirigeants doivent avoir des discussions officielles, au lendemain d'un premier entretien "informel" qui a duré plus de quatre heures.
Xi Jinping a affiché mardi en Russie la "priorité" qu'il accordait aux relations "stratégiques" entre Moscou et Pékin, deux "grandes puissances", signifiant ainsi son entente avec Vladimir Poutine face aux Occidentaux en plein conflit en Ukraine. Au deuxième jour de sa visite d'Etat en Russie, Xi Jinping a estimé que son déplacement répondait à une "logique historique", car "nous sommes les plus grandes puissances voisines et des partenaires stratégiques à tous les niveaux".
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Le président chinois, qui s'exprimait lors d'un entretien avec le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, a également dit que Pékin "continuera de donner la priorité au partenariat stratégique global entre la Chine et la Russie", selon des propos rapportés par les agences de presse russes. Xi Jinping, qui doit s'entretenir mardi avec Vladimir Poutine après un premier entretien lundi, a également confié qu'il avait invité le président russe à lui rendre visite en Chine "quand il pourra cette année", malgré le mandat d'arrêt émis la semaine dernière par la Cour pénale internationale contre le maître du Kremlin.
Xi Jinping et Vladimir Poutine se rencontrent après un premier entretien
Le conflit en Ukraine, justement, sera au cœur des discussions qui doivent débuter mardi vers 12 heures GMT entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, après un entretien "informel" lundi lors duquel ils ont affiché leur entente, en se donnant par exemple du "cher ami". Lors de ce premier entretien, qui a duré plus de quatre heures, Vladimir Poutine s'était dit prêt à discuter d'une initiative de Pékin visant à stopper ce conflit. Le président russe a couvert d'éloges son puissant hôte chinois, saluant notamment sa "position juste et équilibrée sur les questions internationales".
Mais si la Chine se pose en intermédiaire en Ukraine, l'Occident juge que Pékin soutient trop Moscou pour être crédible. Washington accuse même les autorités chinoises d'envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu'elles démentent. D'autres, en Occident, jugent que la Chine pourrait s'inspirer de l'attaque russe en Ukraine pour prendre le contrôle de Taïwan. Lundi encore, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que "le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions".
Antony Blinken a souligné que Xi Jinping s'était rendu en Russie trois jours à peine après le mandat d'arrêt de la CPI visant Vladimir Poutine ce qui, selon le diplomate américain, suggère que la Chine n'éprouve pas le besoin "de tenir responsable le président (russe) des atrocités infligées à l'Ukraine". Pour sa part, Kiev, prudent sur les intentions chinoises, a exhorté lundi Xi Jinping à "user de son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression".