Le président Volodymyr Zelensky a salué dimanche la résistance ukrainienne contre "la plus grande force contre l'humanité de notre temps", au premier anniversaire de la découverte de corps de civils tués à Boutcha, ville devenue symbole des atrocités commises par les Russes. Moscou a de son côté démenti à plusieurs reprises toute implication et évoqué une "mise en scène" de l'Ukraine et de ses alliés.
Dans le même temps dimanche, une "attaque massive" de missiles russes a fait dimanche six morts à Kostiantynivka, près de Bakhmout, dans l'est du pays.
Les principales informations à retenir :
- Six morts dans une "attaque massive" près de Bakhmout
- Zelensky salue la résistance ukrainienne un an après la découverte de corps de civils tués à Boutcha
- Moscou évoque une "mise en scène" de l'Ukraine et de ses alliés
- La Russie prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU pendant un mois
- Sur le terrain, l'intensité des combats a diminué
Des affrontements acharnés près de Bakhmout
Sur le terrain, des affrontements acharnés se poursuivent autour de Bakhmout qui est depuis des mois à l'épicentre des combats. La situation dans la région "est toujours très tendue", a souligné dimanche la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar. "L'ennemi essaie d'engager non seulement les combattants de (l'organisation paramilitaire) Wagner mais aussi des unités de parachutistes professionnels. Des pertes en hommes excessivement élevées n'arrêtent pas l'ennemi", a-t-elle ajouté.
La Russie "continue de concentrer le gros de ses efforts sur la conduite d'actions offensives dans les secteurs de Lyman, Bakhmout, Avdiïvka et Mariïnka", a relevé dans la soirée l'état-major de l'armée ukrainienne, assurant que "de nombreuses attaques ennemies" contre Bakhmout ont été repoussées dimanche.
Le même jour, à environ 27 km de cette cité en ruines, à Kostiantynivka, un bombardement russe a fait six morts, trois hommes et trois femmes, et onze blessés, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Des journalistes de l'AFP y ont vu un vaste cratère dans une cour et des fenêtres brisées du rez-de-chaussée aux étages supérieurs dans deux bâtiments de 14 étages, tandis que les toits de maisons voisines étaient fracassés.
La police a affirmé que la Russie avait procédé dans la matinée à une "attaque massive", soit six frappes de missiles S-300 et Ouragan "16 immeubles d'habitation, huit résidences privées, un jardin d'enfants, un bâtiment administratif, trois voitures et un gazoduc", ont au total été touchés, a-t-elle souligné.
La Russie prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU
Cet anniversaire intervient au lendemain de la prise par la Russie de la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU, où elle fait face aux Occidentaux qui l'ont mis au ban des nations depuis le déclenchement de son invasion de l'Ukraine. "Peuple Ukrainien ! Vous avez arrêté la plus grande force contre l'humanité de notre temps. Vous avez arrêté une force qui méprise et veut détruire tout ce qui a de l'importance pour les gens", a déclaré le président Zelensky sur Telegram.
"Nous libérerons toutes nos terres. Nous remettrons le drapeau ukrainien dans toutes nos villes et localités", a-t-il appuyé, alors que la Russie contrôle toujours plus de 18% du territoire ukrainien. "Nous continuons la lutte pour l'indépendance de notre patrie", a indiqué pour sa part le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny.
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Le 2 avril 2022, des journalistes de l'AFP avaient vu à Boutcha les cadavres de vingt hommes en civil, dont l'un avait les mains liées dans le dos, en plus de carcasses calcinées de véhicules et des maisons détruites. Ces scènes avaient choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant à maintes reprises des exécutions sommaires de civils et des crimes de guerre. Depuis, Boutcha est devenue un symbole des atrocités imputées aux troupes de Moscou pendant leur occupation de la région.
Premier anniversaire du retrait russe de la région de Kiev
Pour le commandant de forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, la retraite forcée des Russes de la région de Kiev il y a un an, alors qu'ils se trouvaient près de la capitale, a été "une victoire stratégique" à "la base de nouvelles opérations réussies". Visiblement bouleversé et très ému, Volodymyr Zelensky avait dénoncé "des crimes de guerre" qui seront "reconnus par le monde comme un génocide" après s'être rendu à Boutcha, il y a un an. Depuis, la quasi totalité des dirigeants étrangers s'étant rendu en Ukraine ont fait un détour pour se rendre à Boutcha.
Vendredi, à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de la région de Kiev, à la suite d'une résistance ukrainienne inattendue, Volodymyr Zelensky avait dit espérer que Boutcha devienne un "symbole de justice", jurant vouloir vaincre "le mal russe". "Nous ne pardonnerons jamais", avait-il appuyé, promettant de traduire en justice "tous les coupables" russes. L'Ukraine évalue à "plus de 1.400" le nombre des civils morts dans le district de Boutcha pendant l'occupation russe, dont 37 enfants. Parmi eux, 637 ont été tués dans la ville-même.
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Un front quasiment figé depuis plusieurs mois
L'anniversaire de la découverte des corps de ces civils ukrainiens dans la banlieue de Kiev, après quelques semaines de combats d'une violence rare, intervient alors que le front, qui s'étend de l'Est au Sud de l'Ukraine, est quasiment figé depuis plusieurs mois. Les Russes ont revendiqué depuis le début de l'année des gains marginaux, principalement autour de la ville de Bakhmout dans le Donbass, sans toutefois parvenir à percer les défenses ukrainiennes, renforcées par des armements occidentaux. Et ce toutefois, au prix de lourdes pertes, ont-ils concédé.