Ce 9-Mai, la Russie célèbre la capitulation de l’Allemagne nazie face aux troupes alliées. Lors de célébrations militaires sur la place Rouge à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a estimé que le monde était à "un tournant" et a accusé les pays occidentaux d'orchestrer une "guerre" contre la Russie. "La civilisation est de nouveau à un tournant. Une guerre a été lancée contre notre patrie", a lancé Vladimir Poutine devant des milliers de soldats et l'élite politique russes réunis pour commémorer la défaite nazie en 1945, des célébrations qui se déroulent cette année à l'ombre de l'offensive de Moscou en Ukraine.
"Rien n'est plus important actuellement que votre tâche militaire", a lancé Vladimir Poutine aux militaires rassemblés devant lui. "La sécurité du pays repose aujourd'hui sur vous, l'avenir de notre État et de notre peuple dépend de vous", a-t-il ajouté. "Vous remplissez vos missions militaires avec honneur, vous combattez pour la Russie", a-t-il poursuivi, avant de lancer : "Pour la Russie, pour nos valeureuses forces armées, pour la victoire ! Hourra !"
Les informations à retenir :
- Un journaliste de l'AFP, Arman Soldin, tué en Ukraine
- En Russie, le 9-Mai signe l'acte de la capitulation de l’Allemagne nazie face aux troupes alliées
- Vladimir Poutine a estimé que le monde était à "un tournant" et a accusé les pays occidentaux d'orchestrer une "guerre"
- Des milliers de militaires ont défilé sur l'emblématique place Rouge de Moscou.
- Zelensky exhorte l'UE à se décider à ouvrir les négociations d'adhésion de l'Ukraine
- Le chef de Wagner accuse des militaires russes de fuir les combats à Bakhmout
- La Chine "répliquera" à d'éventuelles sanctions de l'Union européenne visant des entreprises chinoises pour leurs supposés échanges avec la Russie
Un journaliste de l'AFP tué dans une frappe de roquettes dans l'est de l'Ukraine
Le coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, Arman Soldin, a été tué mardi après-midi lors d'une attaque de roquettes Grad dans l'est de l'Ukraine, selon des journalistes de l'AFP l'accompagnant. Le bombardement a eu lieu vers 16h30 locales (13h30 GMT) dans les environs de Tchassiv Iar, localité ukrainienne à proximité de Bakhmout, qui est visée quotidiennement par les forces russes.
"La neutralité revient à se mettre du côté de l'agresseur", dit Berlin à Pékin
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé mardi la Chine à prendre clairement position dans le conflit en Ukraine, estimant que prôner la neutralité revenait à se placer du côté de l'agresseur russe.
"La neutralité revient à se mettre du côté de l'agresseur", a averti Mme Baerbock lors d'une conférence de presse à Berlin aux côtés de son homologue chinois Qin Gang. "La Chine peut, si elle décide, jouer un rôle important (...) pour mettre fin à la guerre", a ajouté la ministre allemande.
Pékin "répliquera" à d'éventuelles sanctions de l'UE visant ses entreprises
La Chine "répliquera" à d'éventuelles sanctions de l'Union européenne visant des entreprises chinoises pour leurs supposés échanges avec la Russie, a prévenu mardi le ministre chinois des Affaires étrangères.
"La Chine et les entreprises russes ont une relation normale, une coopération. Ce type de coopération normale ne devrait pas être affecté" par d'éventuelles sanctions européennes, a prévenu à Berlin Qin Gang lors d'une conférence de presse avec la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.e
Zelensky exhorte l'UE à se décider à ouvrir les négociations d'adhésion de l'Ukraine
Le président Volodymyr Zelensky a exhorté mardi l'Union européenne à se décider à ouvrir les négociations sur l'adhésion de l'Ukraine, recevant à Kiev la présidente de la Commission européenne quinze mois après le début de l'invasion russe. "Le moment est venu depuis longtemps de lever cette incertitude politique artificielle dans les relations entre l'Ukraine et l'UE. Le moment est venu de prendre une décision positive concernant l'ouverture des négociations sur l'adhésion", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec Ursula von der Leyen.
Il a aussi réclamé à l'UE d'accélérer les livraisons de munitions et de lever les restrictions européennes "inacceptables" et "cruelles" sur les exportations céréalières ukrainiennes, des revendications adressées à la présidente de la Commission européenne.
Haro sur les restrictions européennes sur les exportations de céréales
S'agissant des munitions d'artillerie, Volodymyr Zelensky a remercié Ursula von der Leyen pour la décision européenne de fournir "un million d'obus", mais a insisté sur la nécessité de livrer plus vite. "On en a déjà besoin sur le champ de bataille", a-t-il insisté. S'agissant des céréales ukrainiennes, il a remis sur la table le sujet de restrictions européennes sur les exportations. "Toute restriction sur nos exportations est absolument inacceptable maintenant parce qu'elle renforce les capacités de l'agresseur" russe, a fustigé Volodymyr Zelensky face aux journalistes.
"Nous attendons de l'UE la suppression de toutes les restrictions le plus vite possible", a-t-il continué, jugeant ces "mesures protectionnistes sévères, voire cruelles". "En temps de guerre, (elles) ne peuvent que décevoir", a-t-il encore cinglé, visant ainsi les cinq pays concernés - Pologne, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, Roumanie.
Vladimir Poutine accuse les "élites occidentales mondialisées" de "monter les peuples les uns contre les autres"
Le chef de l'Etat russe a accusé les "élites occidentales mondialisées" de "monter les peuples les uns contre les autres, diviser les sociétés, provoquer des conflits sanglants", des déclarations dont le fond et la forme rappellent celles qui émanaient de Moscou à l'époque de la Guerre froide. "Leur but est de parvenir à l'effondrement et à la destruction de notre pays", a encore accusé Vladimir Poutine, qui présente son offensive contre l'Ukraine comme une mesure visant à défendre la Russie contre une supposée agression occidentale.
Après la brève allocution du président russe, des milliers de militaires ont défilé sur l'emblématique place Rouge de Moscou, brandissant des drapeaux russes et soviétiques.
Organisées chaque année, ces commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945 se déroulent cette année à l'ombre de l'offensive de Moscou contre l'Ukraine, marquée par une série de revers humiliants pour l'armée russe.
Le chef de Wagner accuse des militaires russes de fuir les combats à Bakhmout
Le patron du groupe paramilitaire Wagner a accusé mardi des soldats de l'armée régulière russe d'avoir fui leurs positions à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, et accusé l'Etat d'être incapable de défendre la Russie.
L'homme d'affaires Evguéni Prigojine est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe qu'il accuse de ne pas fournir suffisamment de munitions à son groupe, en première ligne à Bakhmout. "Aujourd'hui (mardi), l'une des unités du ministère de la Défense a fui de l'un de nos flancs (...) Ils ont quitté leurs positions, ils ont tous fui", a accusé Evguéni Prigojine, dans une vidéo publiée sur Telegram.
"Pourquoi l'Etat n'arrive-t-il pas à défendre le pays ?", a-t-il encore lancé, alors que le président russe Vladimir Poutine supervisait au même moment un défilé militaire à Moscou commémorant le "Jour de la Victoire" sur l'Allemagne nazie en 1945. "Le Jour de la Victoire est la victoire de nos aïeux, nous n'avons pas mérité ne serait-ce qu'une fraction de cette victoire", a taclé Evguéni Prigojine. "Il y a un crime qui s'appelle +la destruction du peuple russe+ (...) Et c'est ce que fait un petit groupe", a-t-il encore cinglé, pointant du doigt l'état-major.
En l'absence de munitions, le patron de Wagner a annoncé le repli de ses troupes
La semaine dernière, le patron de Wagner avait annoncé qu'il retirerait ses hommes de Bakhmout le 10 mai si l'état-major ne lui fournissait pas les munitions qu'il réclame. Dimanche, il avait affirmé avoir reçu "la promesse" de livraisons suffisantes, semblant écarter toute retraite de Bakhmout dans l'immédiat.
Mardi, il a toutefois réitéré qu'il entamerait le repli en l'absence de livraisons suffisantes : il a affirmé que Wagner n'avait reçu mardi "que 10%" des munitions qu'il avait réclamées. "Nous ne quitterons pas (Bakhmout), nous allons (rester) encore quelques jours, nous allons combattre malgré tout, nous nous débrouillerons", a-t-il dit, semblant repousser de quelques jours son ultimatum.
S'il critique depuis des mois les commandants de l'armée russe, qu'il dépeint comme incapables, ses attaques verbales sont montées d'un cran depuis plusieurs jours. Mardi, il a également accusé la hiérarchie militaire de chercher à "tromper" Vladimir Poutine.
"Si tout est fait pour tromper le commandant en chef (Vladimir Poutine), alors soit le commandant en chef vous déchirera le c.., soit ce sera le peuple russe qui sera furieux si la guerre est perdue", a-t-il lancé dans son habituel langage fleuri.