Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 489e jour de l'invasion russe

Au moins dix personnes ont été tuées et 56 blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk.
Au moins dix personnes ont été tuées et 56 blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk. © NARCISO CONTRERAS / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
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avec AFP / Crédits photo : NARCISO CONTRERAS / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP , modifié à
Au 489e jour de l'invasion russe en Ukraine, au moins dix personnes ont été tuées et 56 blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk, seule grande ville de l'est de l'Ukraine contrôlée par Kiev, ont annoncé mercredi les services de secours.
L'ESSENTIEL

Au moins dix personnes ont été tuées et 56 blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk, seule grande ville de l'est de l'Ukraine contrôlée par Kiev, ont annoncé mercredi les services de secours. Parmi les morts figurent trois enfants, a indiqué le Service d'urgence de l'Etat d'Ukraine sur Telegram. "Les sauveteurs fouillent les décombres du bâtiment détruit et recherchent des personnes qui se trouvent probablement sous les décombres", a-t-il ajouté.

Les informations à retenir : 

  • Dix personnes ont été tuées et 56 blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk.
  • Le dirigeant bélarusse a assuré avoir déconseillé à Vladimir Poutine de "buter" Evguéni Prigojine.
  • Le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine a été accueilli au Bélarus.
  • Le Kremlin a d'ores et déjà nié que le président russe Vladimir Poutine soit sorti affaibli de cette crise.
  • Zelensky annonce l'arrestation d'un individu après l'"attaque terroriste" russe à Kramatorsk

La frappe a détruit le restaurant Ria Pizza, un établissement du centre de Kramatorsk apprécié par les journalistes et les militaires. Selon la police ukrainienne, la Russie a tiré deux roquettes sol-air S-300 sur cette ville qui comptait 150.000 habitants avant la guerre, et qui reste la seule grande agglomération encore sous contrôle ukrainien dans l'est du pays.

Trois personnalités colombiennes, le célèbre écrivain Hector Abad, l'homme politique Sergio Jaramillo et la journaliste Catalina Gomez, correspondante en Ukraine du quotidien El Tiempo, ont été légèrement blessées alors qu'ils dînaient dans le restaurant avec l'écrivaine ukrainienne Victoria Amelina, selon un communiqué signé par MM.Abad et Jaramillo.

Arrestation d'un individu après l'"attaque terroriste" russe annonce Zelensky

Volodymyr Zelensky a annoncé mercredi l'arrestation d'un individu après l'"attaque terroriste" russe à Kramatorsk (est), qui a fait au moins 11 morts et "plus de 60 blessés" la veille, selon un dernier bilan communiqué par le président ukrainien.

"Aujourd'hui, les services de sécurité (SBU) et les forces spéciales de la police ont arrêté la personne qui a coordonné cette attaque terroriste", a déclaré M. Zelensky dans son allocution quotidienne du soir.

Une romancière blessée

Victoria Amelima, une romancière de 37 ans dont les ouvrages ont été traduits en anglais, en allemand et en plusieurs autres langues, "est quant à elle dans un état critique, blessée au crâne", ajoute le texte, publié avant que le bilan ne monte à dix morts. 

MM. Abad et Jaramillo séjournaient dans l'est de l'Ukraine pour "exprimer au peuple ukrainien la solidarité de l'Amérique latine contre la barbarie et l'invasion illégale menée par la Russie", explique le texte. Ecrivain à la renommée internationale, Hector Abad est notamment l'auteur de "L'oubli que nous serons", succès littéraire dont un film a été tiré en 2020. Quant à M.Jaramillo, homme politique colombien, il fut l'un des principaux négociateurs de l'accord de paix signé en 2016 avec la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Plusieurs autres bâtiments touchés

Outre le restaurant, des appartements, des commerces, des voitures, un bureau de poste et plusieurs autres bâtiments ont subi des dégâts, selon le parquet ukrainien. Une journaliste de l'AFP sur les lieux de la frappe a vu des ambulances, la police, des soldats et le maire de la ville près de ce restaurant, devant lequel s'est rassemblée une foule d'habitants. Un chef cuisinier à l'uniforme couvert de poussière, Rouslan, 32 ans, a expliqué qu'il "y avait pas mal de monde" dans le restaurant au moment de la frappe, en pointant le ciel du doigt : "j'ai eu de la chance".

Située à l'ouest de Bakhmout, ville dévastée qui a été le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante de la guerre, Kramatorsk a été visée à plusieurs reprises par des bombardements russes. Le plus meurtrier a été celui de la gare de Kramatorsk, frappée en avril 2022, qui avait fait 61 morts et plus de 160 blessés quelques semaines après le début de l'invasion russe et au moment où une foule de civils tentaient de quitter la ville.

Important nœud ferroviaire, Kramatorsk est de facto la capitale régionale depuis que les villes de Donetsk et Lougansk à l'est ont été capturées par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou en 2014.

La Lituanie annonce l'achat de deux systèmes de missiles sol-air NASAMS pour l'Ukraine

La Lituanie a fait l'acquisition auprès de la société norvégienne Kongsberg de deux systèmes avancés de missiles sol-air NASAMS qui seront livrés à l'Ukraine d'ici trois mois, a annoncé mercredi le gouvernement. Cette annonce a été effectuée alors que le président lituanien, Gitanas Nauseda, arrivait à Kiev pour des discussions avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelenski. "Les lanceurs du système NASAMS vont arriver en Ukraine dans un futur proche", a expliqué Gitanas Nauseda sur Facebook.

"Même dans ces circonstances, quand les stocks sont vides, nous trouvons des occasions d'aider nos amis", a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée séparément. Le ministre lituanien de la Défense, Arvydas Anusauskas, a évalué le contrat à 9,8 millions d'euros, précisant que les lanceurs arriveront en Ukraine dans trois mois. Selon le ministère, la Norvège va fournir à l'Ukraine de l'équipement logistique pour les lanceurs NASAMS.

Volodymyr Zelensky a tweeté mercredi sa "reconnaissance" à Gitanas Nauseda pour cette acquisition. "Il s'agit d'une contribution importante et opportune pour protéger le ciel ukrainien et sauver les vies d'Ukrainiens. Ensemble vers la victoire", a ajouté le président ukrainien. La Lituanie va également envoyer à Kiev 10 véhicules de transport blindés M113.

Prigojine accueilli au Bélarus

Mardi, le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine a été accueilli au Bélarus dans le cadre d'un accord ayant mis fin à sa spectaculaire rébellion en Russie, a annoncé le président bélarusse Alexandre Loukachenko. Le dirigeant bélarusse a assuré avoir déconseillé à Vladimir Poutine de "buter" Evguéni Prigojine, et estimé que le Bélarus pourrait profiter de l'"expérience" des combattants de Wagner qui viendront s'y réfugier

Le tempétueux patron de Wagner s'était volatilisé depuis l'annonce de la fin de sa rébellion samedi soir, après 24 heures de chaos qui ont vu ses hommes s'emparer de bases militaires et marcher sur Moscou, avant de faire soudain volte-face. 

Le Kremlin nie que Vladimir Poutine soit sorti affaibli de cette crise

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a mis en garde Moscou et Minsk contre toute "menace" qu'engendrerait la présence du patron de Wagner au Bélarus, frontalier avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, trois pays membres de l'alliance. "Nous avons envoyé un message clair à Moscou et à Minsk : l'Otan est là pour protéger chaque allié et chaque parcelle du territoire de l'Otan", a-t-il affirmé à La Haye après un dîner avec sept chefs d'Etat ou de gouvernement des pays de l'alliance. "Il n'y a donc aucune place pour un malentendu à Moscou ou à Minsk quant à notre capacité à défendre les alliés contre toute menace potentielle".

Si l'onde de choc de la révolte conduite par les hommes d'Evguéni Prigojine reste à mesurer, le Kremlin a d'ores et déjà nié que le président russe Vladimir Poutine soit sorti affaibli de cette crise, pourtant la pire en plus de deux décennies de règne. La rébellion a conduit la société à "se consolider autour du président", a assuré le Kremlin. "L'armée et le peuple n'étaient pas (du) côté" des mutins, a renchéri M. Poutine lors d'une cérémonie au Kremlin.