Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 581e jour de l'invasion russe

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a déclaré que la contre-offensive ukrainienne contre l'armée russe gagnait "du terrain petit à petit".
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a déclaré que la contre-offensive ukrainienne contre l'armée russe gagnait "du terrain petit à petit". © THIERRY CHARLIER / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : THIERRY CHARLIER / AFP , modifié à
La contre-offensive ukrainienne contre l'armée russe "gagne du terrain petit à petit", a déclaré jeudi, au 581e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. La Russie a elle annoncé jeudi une hausse considérable de son budget de défense. Europe 1 fait le point sur la situation.
L'ESSENTIEL

La Russie a annoncé jeudi une hausse considérable de son budget de défense jeudi, signalant être prête à une "guerre hybride" longue en Ukraine, au moment où des alliés occidentaux sont à Kiev pour discuter des demandes ukrainiennes d'aide militaire. L'Ukraine a engagé en juin une difficile contre-offensive pour tenter de libérer les territoires occupés par l'armée russe, mais elle estime avoir besoin de plus de soutien pour repousser une Russie qui menace, selon elle, toute l'Europe.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu dans ce contexte à Kiev le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Les ministres français et britanniques de la Défense étaient également en Ukraine jeudi. Vendredi, un forum international consacré aux industries de la défense se tient à Kiev.

Les principales informations :

- La Russie annonce une hausse considérable de son budget de défense

- La contre-offensive de Kiev "gagne du terrain", dit Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan

- Le ministre français des Armées en déplacement à Kiev pour discuter de l'évolution de l'aide française à l'Ukraine

- Les États membres de l'Union européenne ont décidé jeudi de prolonger à nouveau d'un an, jusqu'en mars 2025, la protection accordée aux réfugiés ukrainiens dans l'UE

L'UE prolonge la protection accordée aux Ukrainiens jusqu'en mars 2025

Les États membres de l'Union européenne ont décidé jeudi de prolonger à nouveau d'un an, jusqu'en mars 2025, la protection accordée aux réfugiés ukrainiens dans l'UE. Les Ukrainiens fuyant la guerre déclenchée par la Russie bénéficient depuis mars 2022 d'un statut leur permettant notamment de séjourner, de travailler et d'accéder aux soins de santé dans l'Union européenne. "L'UE soutiendra le peuple ukrainien aussi longtemps qu'il le faudra. La prorogation du statut de protection offre une sécurité aux plus de 4 millions de réfugiés qui ont trouvé refuge dans l'UE", a déclaré le ministre espagnol de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska, dont le pays exerce la présidence semestrielle du Conseil de l'UE.

La directive relative à la protection temporaire a été activée par l'UE le 4 mars 2022, une semaine après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Elle permet aux ressortissants de ce pays de séjourner dans l'UE et d'y bénéficier d'un accès au marché du travail, au logement, à une aide sociale et médicale. Cette directive de 2001 n'avait jamais été utilisée jusque là. L'Allemagne et la Pologne sont les pays de l'UE qui ont accueilli le plus de réfugiés ukrainiens -environ un million dans chaque pays-, suivies par la République tchèque -plus de 500.000-, selon la Commission.

Pour la Russie, l'Occident soutenant Kiev mène "une guerre hybride"

A Moscou, le Kremlin a justifié la hausse prévue du budget des dépenses militaires de 68% en 2024 par rapport à l'année précédente pour atteindre 10.800 milliards de roubles (106 milliards d'euros au taux du jour). Pour Moscou, l'Occident en soutenant Kiev mène "une guerre hybride" à la Russie afin de la soumettre à ses velléités hégémoniques. La Défense va donc représenter environ 30% des dépenses fédérales totales en 2024 et 6% du PIB, une première dans l'histoire de la Russie post-soviétique.

Ce volume illustre la détermination de Moscou à poursuivre son assaut, lancé il y a plus d'un an et demi. Après une série d'importantes défaites en 2022, l'armée russe s'est retranchée dans le sud et l'est de l'Ukraine. "Il est évident qu'une telle augmentation est nécessaire, absolument nécessaire, parce que nous sommes dans un état de guerre hybride", a affirmé à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le secrétaire général de l'Otan dénonce les "délires impérialistes" de Moscou

Pour les alliés occidentaux de l'Ukraine, la Russie a lancé une guerre impérialiste contre son voisin et le soutien à Kiev est essentiel pour repousser les ambitions russes. Depuis la capitale ukrainienne, au côté du président Zelensky, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, a dénoncé les "délires impérialistes" de Moscou, notant que "les Ukrainiens se battent pour leurs familles (...) et leur liberté".

Le responsable de l'alliance s'est en outre félicité des récentes avancées de la contre-offensive ukrainienne, même si celles-ci restent réduites aussi bien dans le Sud que dans l'Est. "Aujourd'hui, vos forces avancent. Elles font face à des combats acharnés, mais elles gagnent du terrain petit à petit", a déclaré Jens Stoltenberg. Il a relevé qu'une coalition d'une cinquantaine de pays ont promis depuis le début du conflit quelque 100 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine, la moitié provenant des Etats-Unis. Volodymyr Zelensky, qui fait face dans certaines capitales à une baisse de la volonté de soutenir l'Ukraine, a insisté jeudi que son pays avait besoin encore d'aide, notamment de système antiaériens.

Il s'attend en effet à ce que Moscou attaque cet hiver, comme l'année dernière, l'infrastructure énergétique pour plonger les Ukrainiens dans le noir et le froid. "Le secrétaire général a accepté de faire des efforts pour nous aider", pour "mobiliser les membres de l'Alliance", a affirmé Volodymyr Zelensky.

Sébastien Lecornu en déplacement à Kiev

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu est lui arrivé jeudi à Kiev accompagné d'industriels de la défense pour discuter de l'évolution de l'aide française à l'Ukraine et de partenariats industriels dans un conflit amené à durer. Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov a en outre reçu son homologue britannique Grant Shapps, le remerciant pour son "soutien inébranlable" et ajoutant être "concentré sur (la question) de la défense antiaérienne, l'artillerie et les systèmes anti-drones" dont Kiev à besoin. "L'hiver arrive, mais on est prêt. On est plus fort ensemble", a écrit sur X (ex-Twitter), Roustem Oumerov.

Sur le dossier de l'adhésion ukrainienne à l'Otan, le président ukrainien a estimé qu'il ne s'agissait que d'une "question de temps". Jens Stoltenberg a lui estimé que Kiev est "plus proche de l'Otan que jamais", alors qu'aucun calendrier n'a été annoncé. Pour Moscou, une telle adhésion fait figure de chiffon rouge. Le président russe Vladimir Poutine justifie d'ailleurs son offensive de février 2022 par la volonté, selon lui, de l'Otan d'utiliser l'Ukraine comme tête de pont pour endiguer la Russie.