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avec AFP , modifié à
Alors que deux "bombes superpuissantes" ont frappé Marioupol mardi, Volodymyr Zelensky a annoncé que quelque 100.000 civils sont toujours coincés dans la grande ville portuaire. Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions, Europe 1 fait le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
L'ESSENTIEL

C'est le 28e jour du conflit opposant la Russie et l'Ukraine. Marioupol (sud) a été frappée mardi par deux "bombes superpuissantes", a indiqué la municipalité sans pouvoir donner de bilan. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quelque 100.000 civils sont toujours coincés dans la grande ville portuaire, où des chars russes sont entrés après des semaines de bombardement.

Les principales informations : 

  • Près de 100.000 personnes assiégées à Marioupol
  • De nouvelles frappes à Kiev
  • L'offensive russe "s'enlise", selon Olaf Scholz

Trois couloirs humanitaires devaient être ouverts entre la ville de Zaporijjia et des localités proches de Marioupol, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "tout simplement détruire". La ville d'Avdiivka, toute proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible dans la soirée de lundi d'une attaque russe qui a fait au moins cinq morts et 19 blessés, a annoncé mardi une responsable ukrainienne.

100.000 personnes assiégées à Marioupol

En attendant l'éventuelle amorce d'un cessez-le-feu, "près de 100.000 personnes" sont encore bloquées "dans des conditions inhumaines" dans les ruines de Marioupol, "en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicament, sous des bombardements constants", a déploré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l'aube.

De nouveaux bombardements à Kiev

À Kiev, où le couvre-feu instauré lundi soir s'est achevé mercredi matin, au moins quatre personnes ont été blessées dans des bombardements russes, selon la mairie de la capitale. Ils ont touché un centre commercial, des maisons et des immeubles résidentiels.

Dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram, le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer "des armes offensives", un "moyen de dissuasion" face à Moscou, avant un sommet extraordinaire de l'Otan jeudi, auquel Volodymyr Zelensky s'adressera par visioconférence.

"Jamais nous ne nous rendrons", dit le maire de Kiev

"Dans le pire des cas, nous mourrons, mais jamais nous ne nous rendrons", s'est exclamé mardi le maire de Kiev, Vitali Klitschko, devant le Conseil de l'Europe alors que les troupes russes tentent d'encercler sa ville. La capitale ukrainienne est soumise à un nouveau couvre-feu depuis lundi soir et jusqu'à mercredi matin, le troisième depuis le début de la guerre. Au moins une personne a été tuée mardi dans une attaque de drones sur un bâtiment de Kiev, a constaté l'AFP sur place.

L'offensive russe "s'enlise", d'après Scholz

L'offensive russe en Ukraine "s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour", a estimé mercredi Olaf Scholz. La "vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie", a ajouté devant le Bundestag le chancelier allemand, assurant que Kiev pouvait "compter sur l'aide" de l'Allemagne.

Un haut responsable du Pentagone a avancé mardi soir que, "pour la première fois", les Russes étaient passés "un peu en dessous de 90% de leur puissance de combat disponible" massée au Bélarus et à la frontière russo-ukrainienne. Or, le New York Times, s'appuyant sur des sources du Pentagone, explique que la perte de 10% d'effectifs militaires d'une armée (morts ou blessés) entrave fortement sa capacité à combattre.

Moscou accuse Washington d'entraver les négociations

Moscou a accusé mercredi les États-Unis d'entraver les "difficiles" négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de "dominer" l'ordre mondial, y compris par le bais des sanctions. "Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position. Il est difficile de se débarrasser de l'impression que nos collègues américains les tiennent par la main", selon Moscou.

La partie ukrainienne a également qualifié les pourparlers de "difficiles", soulignant de son côté qu'elle avait "des positions claires et de principe".

Nouvelles sanctions occidentales en vue

Les Occidentaux vont annoncer jeudi "de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer" celles qui existent déjà, a annoncé mardi la Maison Blanche. Washington a assuré par ailleurs que les États-Unis n'avaient "pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie" depuis le récent échange du président Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington "continuait à surveiller" de telles potentielles actions de la part de Pékin.

Le président français Emmanuel Macron a de son côté dénoncé l'usage par la Russie "d'armes explosives dans des zones densément peuplées", estimant que "tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable".

Zelensky appelle à réformer l'ONU se dit prêt à un compromis

Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi le fonctionnement de l'ONU qui n'a pas pu empêcher l'invasion, et appelé à de profondes réformes de cette institution, en vidéo-conférence devant le Parlement japonais. Le président ukrainien doit également s'adresser dans la journée au parlement français.

Le président ukrainien s'est aussi dit prêt à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un "compromis" sur le Donbass et la Crimée pour "arrêter la guerre", estimant toutefois que tout compromis devrait être ratifié par les Ukrainiens par référendum. Le Kremlin a jugé de son côté mardi que les pourparlers en cours avec Kiev n'étaient pas assez "substantiels".

Contre-offensives ukrainiennes

L'armée ukrainienne mène des contre-offensives qui ont permis, dans le sud notamment, de reprendre du terrain sur les troupes russes, a assuré mardi le porte-parole de Pentagone. Les militaires ukrainiens "sont désormais, dans certaines situations, à l'offensive", a déclaré John Kirby sur CNN, affirmant qu'ils "pourchassent les Russes et les repoussent en dehors de zones où les Russes étaient par le passé".

Pékin s'oppose à une exclusion de Moscou du G20

La Chine s'est prononcée mercredi contre une exclusion de la Russie du prochain sommet du G20, envisagée par Washington après l'invasion de l'Ukraine. "La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n'a le droit d'expulser un autre pays", a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise.

La Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de "menace existentielle"

Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de "menace existentielle" contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International. "Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine", a-t-il dit.