L'Ukraine a reçu des avions de chasse pour l'aider à contrer l'offensive russe dans l'est du pays, où les derniers combattants ukrainiens retranchés à Marioupol ont lancé un appel désespéré à la communauté internationale pour être secourus. La Russie affirme de son côté avoir ouvert un couloir censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol. Un accord a finalement été trouvé avec la Russie sur un couloir humanitaire pour évacuer depuis Marioupol des femmes, enfants et personnes âgées vers la ville ukrainienne de Zaporijjia (sud), a indiqué une responsable ukrainienne.
Les principales informations :
- Un couloir humanitaire à Marioupol, qui semble près de tomber
- Les soldats ukrainiens appellent la communauté internationale à l'aide
- Des avions de chasse envoyés à l'armée ukrainienne
- Charles Michel est arrivé ce matin à Kiev
- Les États-Unis et leurs alliés préparent de nouvelles sanctions
L'appel désespéré des combattants de Marioupol
"Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures", a affirmé un commandant de militaires ukrainiens assiégés à Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, dont Moscou s'est juré de prendre le contrôle. "L'ennemi est 10 fois plus nombreux que nous", a déclaré Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale, retranchée dans le vaste complexe sidérurgique d'Azovstal.
"Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers", a-t-il ajouté.
Un accord sur un couloir d'évacuation à Marioupol
Un accord a été trouvé avec la Russie sur un couloir humanitaire pour évacuer depuis Marioupol des femmes, enfants et personnes âgées vers la ville ukrainienne de Zaporijjia (sud), a indiqué une responsable ukrainienne. Mardi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait renouvelé son appel à une évacuation des civils encore présents dans la ville portuaire.
Quelque 140 civils auraient été évacués de la ville mardi, selon un communiqué des autorités séparatistes prorusses. Ces affirmations étaient invérifiables de manière indépendante.
Charles Michel à Kiev
Dans ce contexte, le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé mercredi matin à Kiev pour témoigner du soutien européen, 12 jours après la visite dans la capitale ukrainienne de son homologue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures", a affirmé dans la nuit de mardi à mercredi, sur son compte Facebook, un commandant de militaires ukrainiens qui résistent toujours dans la vaste aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance de Marioupol, grande ville située sur la mer d'Azov, à l'extrémité sud du Donbass.
Des attaques repoussées dans le Donbass
Dans la nuit de mardi à mercredi, l'état-major des forces ukrainiennes a affirmé que celles-ci avaient repoussé 10 attaques russes et détruit notamment "12 tanks" au cours des dernières 24 heures dans les régions de Lougansk et Dontesk.
Des aides militaires arrivées à Kiev
La Norvège a donné une centaine de missiles antiaériens de conception française à l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouvernement norvégien. Le don, déjà réalisé, porte sur des lanceurs Mistral avec une centaine de missiles qui étaient jusqu'à présent embarqués sur des navires de la marine norvégienne, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué. L'Ukraine a également reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air, a indiqué pour sa part mardi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, refusant de préciser leur nombre ou les pays ayant fourni les appareils.
Après l'envoi de pièces d'artillerie Howitzer annoncé la semaine dernière par le président américain Joe Biden, cette annonce témoigne d'un changement d'attitude des Occidentaux, qui ont pendant plus d'un mois refusé de fournir à l'Ukraine des armements lourds pour éviter toute escalade du conflit.
>> LIRE AUSSI - «Tout s’écroule» : dans le Donbass attaqué par les Russes, le désespoir des Ukrainiens
La guerre dans une nouvelle phase
La Russie a informé mardi avoir mené une dizaine de frappes aériennes et de missiles dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev "la bataille pour le Donbass" crainte depuis des semaines. Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, il s'agit d'une "nouvelle phase" de la guerre. Selon Moscou, "des missiles de haute précision" ont "neutralisé 13 places fortes" ainsi que des "concentrations" de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk.
Les combats "sont incessants" dans plusieurs villes, "c'est l'enfer", a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, appelant les habitants à fuir.
Charles Michel à Kiev
Charles Michel, président du Conseil européen, l'instance représentant les États membres de l'Union européenne, est arrivé mercredi matin à Kiev, a-t-il annoncé dans un tweet, au moment où l'Ukraine fait face à une nouvelle offensive d'ampleur de la Russie dans l'Est du pays. "A Kiev aujourd'hui, au cœur de l'Europe libre et démocratique", a indiqué Charles Michel, dans un message accompagné d'une photographie prise sur un quai de gare dans la capitale ukrainienne.
États-Unis et alliés prêts à de nouvelles sanctions contre la Russie
Les États-Unis et l'Union européenne sont parvenus à "un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions", a déclaré mardi soir le gouvernement italien. Les alliés sont aussi tombés d'accord sur la nécessité "d'accroître l'isolement international de Moscou", a-t-il précisé dans un communiqué.
Cette prise de position a été prise au cours d'une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine entre le président américain Joe Biden et les principaux alliés des États-Unis.
>> LIRE AUSSI - Ukraine : comment la Chine se prépare à d'éventuelles sanctions pour son soutien à la Russie
Poutine responsable de "crimes de guerre", pour Scholz
À l'issue de cette visioconférence, le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé que le président russe Vladimir Poutine portait la responsabilité des "crimes de guerre" en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.