L'armée russe a annoncé mardi une nouvelle trêve pour l'évacuation des civils en Ukraine à partir de 7 heures GMT (8 heures, heure française) mercredi, après la mise en œuvre dans la matinée de couloirs humanitaires. Les premiers civils évacués de la ville de Soumy, dans le nord de l'Ukraine, sont arrivés "en sécurité" dans le centre du pays. Dans la journée, l'explosion d'une mine antipersonnel au nord de Kiev a fait trois morts.
Les principales informations à retenir :
- Une nouvelle trêve prévue mercredi
- Les premiers civils évacués de Soumy "en sécurité"
- L'explosion d'une mine antipersonnel près de Kiev fait trois morts
- Le couloir humanitaire de Marioupol attaqué
- Plus de deux millions de réfugiés ukrainiens
- Zelensky dénonce les "promesses" non tenues des Occidentaux
La Russie annonce une nouvelle trêve humanitaire pour mercredi matin
L'armée russe a annoncé mardi une nouvelle trêve pour l'évacuation des civils en Ukraine à partir de 7 heures GMT (8 heures, heure française) mercredi, après la mise en œuvre dans la matinée de couloirs humanitaires. "La Russie annonce un régime de cessez-le-feu à partir du 9 mars 10H00, heure de Moscou, et est prête à mettre en place les couloirs humanitaires", a annoncé la cellule en charge de ces questions au sein du gouvernement russe, citée par l'agence TASS.
Selon Moscou, cette proposition sera transmise aux autorités ukrainiennes, qui doivent, comme la veille, confirmer d'ici 00H00 GMT l'emplacement des couloirs humanitaires et à partir de quelle heure ceux-ci seront fonctionnels.
Les premiers civils évacués par couloir humanitaire sont arrivés "en sécurité"
Les premiers civils évacués via des couloirs humanitaires de la ville de Soumy, dans le nord de l'Ukraine, sont arrivés "en sécurité" dans le centre du pays, a annoncé mardi l'adjoint au chef de l'administration présidentielle. "Le premier convoi de 22 bus est déjà arrivé à Poltava", a annoncé Kyrylo Timochenko sur Telegram, précisant qu'une deuxième colonne de 39 bus de civils était en route.
Trois morts et trois enfants blessés dans l'explosion d'une mine antipersonnel au nord de Kiev
Trois adultes ont été tués et trois enfants blessés dans l'explosion d'une mine antipersonnel dans la région de Tchernihiv, au nord de Kiev, a affirmé mardi Liudmyla Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. Ces civils étaient tous en voiture : les adultes sont morts sur place et les enfants, blessés à des degrés divers, ont été hospitalisés, a-t-elle précisé, soulignant que l'usage des mines antipersonnel est prohibé par le droit international. C'est la première fois depuis le début du conflit qu'un responsable ukrainien évoque officiellement des personnes tuées par ce type d'armes.
Début d'évacuation à Soumy
La ville de Soumy (nord-est, 260.000 habitants) théâtre de violents combats, a commencé mardi matin à évacuer ses habitants en direction de Lokhvytsia, à 150 km au sud-ouest, via un couloir humanitaire. Moscou a annoncé l'instauration mardi de cessez-le-feu pour permettre l'évacuation de civils en provenance de Soumy, ainsi que des villes de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv et Marioupol, menacées par l'avancée des troupes russes.
Outre Soumy, où des frappes aériennes russes ont tué lundi soir au moins 21 personnes dont deux enfants, de violents combats se sont également déroulés dans la ville d'Izioum (est).
"Attaque" d'un couloir humanitaire à Marioupol
Le gouvernement ukrainien a accusé mardi l'armée russe de ne pas respecter le couloir humanitaire instauré à Marioupol, censé permettre d'évacuer quelque 300.000 civils bloqués dans ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine. "L'ennemi a lancé une attaque exactement en direction du couloir humanitaire", a dénoncé le ministère de la Défense sur sa page Facebook.
Par ailleurs, Moscou promet des évacuations à Kiev, à Kharkiv. Selon les informations d'Europe 1, les cessez-le-feu sont relativement respectés dans la capitale. Il y a eu seulement quelques échanges de tirs. Des réfugiés ont donc pu quitter la ville. Toutefois, ces voies d'évacuation sont invérifiables sur le terrain et passent par la Russie et la Biélorussie. Une option inacceptable pour les Ukrainiens, qui dénoncent le déploiement des troupes russes sur le terrain et l'intensification des bombardements.
Le Pentagone estime que "2.000 à 4.000" soldats russes sont morts en Ukraine
Un haut responsable du Pentagone a estimé mardi qu'entre "2.000 à 4.000" soldats russes étaient morts en Ukraine depuis le début de l'invasion. S'exprimant devant une commission du Congrès, le lieutenant général Scott Berrier, à la tête de l'Agence américaine du renseignement de la Défense, a précisé que cette estimation approximative était à prendre avec prudence.
Plus deux millions de réfugiés
Le nombre de réfugiés qui ont fui l'Ukraine depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février, a dépassé mardi les deux millions, selon le site internet du Haut-Commissariat aux réfugiés qui en fait le décompte. Depuis le début de la guerre, au moins 406 civils ont été tués et 801 blessés, a indiqué lundi le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme de l'ONU. L'agence onusienne souligne cependant que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.
Xi appelle à la "plus grande retenue"
Le président chinois Xi Jinping a appelé mardi à "la plus grande retenue" dans le conflit ukrainien lors d'un appel avec les dirigeants français Emmanuel Macron et allemand Olaf Scholz, a rapporté la télévision chinoise. "Nous devons soutenir ensemble les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il affirmé à ses interlocuteurs.
Zelensky dénonce les "promesses" non tenues des Occidentaux
Le président ukrainien a dénoncé mardi les "promesses" non tenues des Occidentaux pour protéger l'Ukraine des attaques russes. "Cela fait treize jours qu'on entend des promesses. Treize jours qu'on nous dit qu'on nous aidera dans le ciel, qu'il y aura des avions, qu'on nous les livrera", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram.
Enquêtes ouvertes par les justices allemande et espagnole
Le parquet général allemand a lancé mardi une enquête sur de possibles crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine. Peu après, la justice espagnole a annoncé à son tour l'ouverture d'une enquête sur des "violations graves du droit international humanitaire" découlant de l'"acte de guerre injustifié" de la Russie en Ukraine, a annoncé le parquet dans un communiqué.
Un deuxième centre nucléaire pilonné, selon l'AIEA
L'Agence internationale de l'énergie atomique a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles des obus d'artillerie avaient endommagé dimanche un centre de recherche nucléaire ukrainien à Kharkiv, sans "conséquences radiologiques". L'armée russe occupe depuis vendredi la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie - dont Moscou nie être à l'origine.