Le territoire était tombé dans l'escarcelle de Moscou bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. La péninsule de Crimée, sur les bords de la mer Noire, avait été annexée par la Russie dès 2014, suscitant alors un torrent de réactions indignées à l'international. Alors que les combats font toujours rage dans le Donbass, Kiev prépare déjà activement la réintégration de ce territoire et peut compter pour cela sur une entité spéciale nommée "Plateforme pour la Crimée", fondée à l'initiative de Volodymyr Zelensky.
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Au quotidien, Denis Chystikov, numéro 2 de l'organisation, doit donc anticiper le départ des Russes et faire en sorte que la Crimée redevienne ukrainienne au plus vite. "Des cadres admiratifs de réserve sont prêts à aller la bas. La monnaie ukrainienne sera rétablie tout de suite, les personnes qui ont fait de la propagande pro-russe dans la justice, l’armée ou ont commis des crimes de guerre seront traduits en justice. En revanche, avoir un passeport russe ne signifiera pas être un collabo. Il ne sera pas possible de juger tout le monde, donc nous prévoyons des cas d’amnisties", développe-t-il.
Enquêter sur le sort des prisonniers ukrainiens en Crimée
Autre priorité : enquêter sur le sort réservé à la centaine d'Ukrainiens du Donbass et de la région de Kherson emprisonnés en Crimée. "Les Russes ont ouvert une nouvelle prison à Simferopol, la prison numéro 2 pour les gens des territoires nouvellement occupés. Ceux qui en sont sortis disent que les cellules hommes et femmes sont ensembles et subissent tous des tortures physiques", ajoute Denis Chystikov.
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Néanmoins, tout ce travail suppose au préalable une victoire diplomatique ou militaire qui acterait le retour de la Crimée dans le Giron de Kiev.