Une marche dans un village détruit du Donbass, des engins électroniques éteints pour ne pas se signaler à l'ennemi russe, et enfin le centre médical avancé, à moitié enterré. Evgueni, anesthésiste, tire le rideau de plastique noir, et révèle un bloc opératoire à l'envoyé spécial d'Europe 1. "On fait les opérations d'urgence ici : la table, l'aide respiratoire et le moniteur du patient", explique-t-il, montrant également l'élixir de survie des blessés : le sang.
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En Ukraine, après le départ de millions de réfugiés, il ne resterait plus que 30 à 35 millions de personnes dans le pays. L’enjeu de la survie des soldats est donc crucial pour Kiev, à tel point que les unités les plus exposées au front comme la brigade Azov mettent au point des stratégies inédites de secours dans les tranchées.
"Un soldat peut être transfusé en 15-20 minutes"
Face à la violence des combats, pour contenir les pertes, les médecins inventent ici la transfusion, près du front. "Il y a un frigo comme celui-là, avec du sang, à 400-500 mètres des combats. Un soldat peut être transfusé en 15-20 minutes. Un infirmier est en permanence sur place pour opérer", assure Evgueni à Europe 1.
Les chances de survie augmentent considérablement, ce qui est indispensable pour l'armée ukrainienne. "Si on ne prend pas soin de la ressource humaine, nous perdrons cette guerre. Un soldat qualifié et expérimenté est une grande richesse", convient l'anesthésiste. Ce système de transfusion sur le terrain aurait permis de sauver jusqu’à trois fois plus de vies qu’avant sa mise en place.