De ses séjours dans les hôpitaux de Kiev, Arsène Sabanieev, 32 ans, a rapporté quelques photos qui témoignent de l’urgence à venir en aide aux médecins ukrainiens qui pratiquent tous les jours une médecine de guerre. Il prévoit de retourner dans son pays d'origine dans les prochains jours, avec du matériel médical collecté ici, en France.
"On fait avec ce qu'on a"
"Pour moi, c’est très choquant parce que vous voyez ces chirurgiens qui n’ont pas de casaque stérile, il n’y a pas de champs opératoires, il n’y a pas de respirateur d’anesthésie, on se sert de respirateurs de réanimation qui ne sont pas prévus pour ça, donc c’est vraiment de la médecine de guerre, on fait avec ce qu’on a", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Alors après avoir évalué les besoins précis, le jeune médecin de 32 ans installé à Lille depuis sept ans repartira dans les prochains jours avec un autre volontaire à bord de deux camionnettes avec des médicaments, des fixateurs externes de fractures, des bistouris électriques et de très précieux kits de secours pour les combattants ou les civils pris sous les bombes.
Amplifier l'effort de solidarité
"Ce sont des kits de premiers secours de qualité militaire qui permettent de sauver une vie. Ils contiennent ce qu’il faut pour stopper une hémorragie massive, c’est la première cause de décès dans une zone de guerre", explique-t-il. L’hôpital où il travaille a débloqué une enveloppe de 50.000 euros pour soutenir son initiative. Des dons affluent également par le biais des réseaux sociaux. Mais le docteur Sabanieev espère bientôt amplifier son effort de solidarité à l’occasion d’autres voyages à Kiev où vit toujours son père.
"Il y a du matériel dont on n'aurait pas pensé l’utilité, par exemple, des ambulances blindées. Il nous faut des ambulances blindées ! Cela paraît aberrant en Europe, mais il faut pouvoir les protéger parce que parfois les soignants qui sont à l’intérieur sont mitraillés par les forces russes, mais ils ont beaucoup de courage !", affirme-t-il sur Europe 1. Un courage, mais aussi une détresse face à laquelle le jeune médecin franco-ukrainien refuse de rester les bras croisés.