Cela fait plus d'un an que la communauté internationale avait vent de la première offensive russe, d'une longue série, en Ukraine. Aucun camp n'est encore parvenu à achever la guerre, qui ne cesse de causer la mort de jeunes soldats. Pour Renaud Girard, grand reporter et spécialiste des questions internationales au Figaro, invité d'Europe Matin lundi, la Russie essuie les "coups durs" alors qu'il n'y avait pourtant "aucun doute, dans l'esprit des Russes et surtout du leadership russe, que l'affaire serait réglée en une semaine".
Renaud Girard estime en outre que Vladimir Poutine s'est engagé dans l'affrontement avec sa petite sœur slave sans être "conscient de la situation et de la valeur de l'armée ukrainienne et de sa détermination à défendre le pays." La situation latente s'explique en outre par le fait que le président russe "n'était absolument pas conscient des défauts de son armée." D'autant que ce mardi 9 mai, elle fête sa victoire contre l'armée de l'Allemagne nazie, et n'a pas d'autre possibilité que de simplement "éviter la défaite sur le terrain".
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Bakhmout, ville symbolique devenue "un petit Verdun"
La stratégie du belligérant russe serait alors de ne plus attaquer, notamment après la livraison de 300 chars par les pays de l'OTAN à l'Ukraine. "D'ailleurs, son allié (Evgueni) Prigojine, le chef de Wagner, a dit qu'il fallait arrêter la guerre à cet endroit-là", ce qui ne fait pas preuve d'une "unicité de commandement et de communication", pour le journaliste du Figaro. Quant au camp ukrainien, "vous n'avez pas de voix dissidente, la communication est très bien tenue. [...] Vous avez une nation en guerre, tendue entièrement vers un seul but."
Une cohésion stratégique d'autant plus importante à avoir pour Renaud Girard, que la zone occupée par le groupe paramilitaire reste au centre des convoitises. "Wagner, c'était important pour les Russes parce qu'ils tiennent ce verrou de Bakhmout, et que c'est devenu symbolique, c'est devenu un petit Verdun." La ville représente par ailleurs un nœud routier ferroviaire important selon le grand reporter, qui considère Bakhmout comme étant "la plus grande bataille 'classique', depuis la guerre du Kippour de 1973."