La situation reste compliquée cette semaine en Ukraine, après une attaque massive de la Russie contre des infrastructures énergétiques. Plusieurs explosions ont été entendues à Kiev, où tout le monde redoute une attaque massive des Russes, à quelques jours de l'anniversaire de l'invasion. À Irpin, tout près de la capitale et longtemps au cœur des combats, la place centrale est désormais tranquille. Quelques retraités prennent le soleil dans la douceur relative d'un -4°C affiché au thermomètre. Ici, tout en redevenu normal en apparence, même si les craintes persistent.
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"Je ne connais personne qui se réjouisse de la vie"
Engoncée dans son manteau, Valentina, 72 ans, ne se fait pas d'illusions. "Il n'y a rien de normal parce que lorsque tu parles aux gens, chacun d'eux a un traumatisme de l'âme, chez chacun d'eux. Quelqu'un a survécu et là, dans cette maison, derrière, des gens vivaient et il ne reste que des ruines. Je ne connais personne qui se réjouisse de la vie", confie-t-elle au micro d'Europe 1, sans émotion.
Un kilomètre plus loin, dans une rue, un ouvrier change des vitres, soufflées par les bombes. Olenna est revenue en juillet, heureuse de retrouver son immeuble et son travail. Mais l'actualité lui met déjà en tête l'angoisse d'un autre départ précipité. "Oui, j'ai peur. S'il y a une autre offensive, on va encore se sauver. C'est très dur. Je ne veux pas imaginer ça", explique-t-elle. Étrange sensation d'habitants, qui luttent pour reprendre pied chez eux en sachant que leur sort se décide, loin de là, beaucoup plus à l'est.