Des Français tentent de se procurer des capsules d’iode 1:23
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Mélina Facchin , modifié à
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pharmacies françaises font un constat surprenant : de plus en plus de clients, particulièrement inquiets, tentent de se procurer des capsules d’iode, un médicament préventif qui protège la thyroïde en cas d’accident ou d’attaque nucléaire. 

Avec la guerre en Ukraine et la menace nucléaire lancée à demi-mot par la Russie, certains Français commencent à s’inquiéter, voire à frôler la paranoïa. Ils se rendent dans leur pharmacie pour tenter d’obtenir des capsules d’iode, un médicament qui protège la thyroïde en cas d’accident ou d’attaque nucléaire. Mais les pharmaciens, si tant est qu’ils en aient, n’ont pas le droit de le délivrer aussi facilement ! 

Trois ou quatre demandes par jour : "C’est bien plus que d’habitude !"

Depuis quelques jours, Ife fait le tour des pharmacies de Strasbourg dans l’espoir de trouver des capsules d’iode. "Maintenant, on sait qu’il y aura peut-être une guerre", explique la jeune femme. "C’est nécessaire d'avoir des choses comme ça à la maison", ajoute-t-elle en riant nerveusement. 

Comme elle, de plus en plus de personnes cèdent à la panique. C’est ce que constatent quasiment tous les pharmaciens de la ville, comme Marine : "Vendredi, le premier jour, on a dû avoir trois ou quatre demandes, ce qui est déjà bien plus que d’habitude", explique la pharmacienne. "Normalement, ce n’est pas du tout quelque chose qui est demandé régulièrement et encore moins par plusieurs personnes en une journée !", poursuit-elle, un peu incrédule. 

Interdit de délivrer des capsules d’iode, "sauf contrordre"

Dans cette autre pharmacie, Lisa, a quelques boîtes de capsules d’iode en réserve : "Ce sont des stocks de l’armée", précise-t-elle. "Ça se présente comme des comprimés classiques, qui s’avalent". Mais pas question d’acheter de l’iode comme on prendrait des Doliprane ! La pharmacienne n’a pas le droit de les délivrer à ses clients : "Sauf contrordre venant de plus haut", explique-t-elle. "Si jamais ils pensent que la menace est imminente, c’est à ce moment-là que ça se décidera", conclut Lisa.

Actuellement, les seules personnes autorisées à se procurer une capsule d’iode sont celles qui vivent à moins de vingt kilomètres d’une centrale nucléaire. Cela représente un peu plus de 2 millions de Français. Et la grande majorité d’entre eux en possède déjà puisque des campagnes de distribution ont lieu régulièrement depuis 25 ans.