Contre-attaquer, reprendre du terrain pour rendre les annexions russes fictives… Depuis le show de Vladimir Poutine vendredi à Moscou, les troupes ukrainiennes ne cessent d’avancer dans le Donbass. Pour la Russie, ces progressions militaires fragilisent la situation des zones conquises depuis l’invasion de février et par ricochet celles des territoires annexés.
Une pression ukrainienne forte
La ville de Lyman, reprise par les armées de Kiev ce week-end, est un nœud ferroviaire important de la région de Donetsk. Sa perte va entraîner des difficultés d’approvisionnement pour les armées russes et probablement les faire reculer encore. Cela va donc permettre aux Ukrainiens de mettre une pression plus forte sur les régions indépendantistes officiellement annexées et poser ce dilemme au Kremlin : comment entériner par une frontière sur le terrain et par l’illusion d’une vie calme en Russie les annonces administratives, quand un front n’est pas tenu et les bombardements incessants.
Ce qui est valable pour Donetsk et Louhansk l’est aussi pour Zaporijia et Kherson. Une problématique reconnue d’ailleurs par le Kremlin, qui se pose la question d’annexer seulement les parties conquises ou l’ensemble des deux régions. Selon des estimations américaines, Moscou ne contrôle que 72% de Zaporijia et environ 88% de Kherson. C’est dire si les dizaines de milliers de recrues de la mobilisation partielle sont très attendues par les officiers russes sur les différents fronts pour entériner dans les faits les annonces triomphales de vendredi dernier.