Une victoire importante pour l'Ukraine. Après avoir reconquis une douzaines de villages dans la région de Kherson, au sud du pays, l'armée ukrainienne a annoncé être entrée dans la ville de Kherson, occupée depuis le mois de mars. "L'Ukraine est en train de remporter une autre victoire importante en ce moment et prouve que quoi que dise ou fasse la Russie, l'Ukraine gagnera", a affirmé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
“Russia is forever here”, said a poster in Bilozerka near Kherson. Well, not really!
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) November 11, 2022
To everyone in the world, including ASEAN where I currently am: Ukraine is gaining another important victory right now and proves that whatever Russia says or does, Ukraine will win. pic.twitter.com/8bc4JGNajX
"Kherson retourne sous le contrôle de l'Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville", a indiqué le ministère sur Facebook, en appelant les militaires russes restant sur place à "se rendre immédiatement". Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a salué "une victoire importante" pour Kiev, plus de huit mois après le début de l'invasion russe du pays. La ville de Kherson avait été occupée dès la mi-mars par l'armée du Kremlin.
Ce repli est le troisième d'ampleur depuis le début de l'invasion le 24 février, la Russie ayant renoncé au printemps à prendre Kiev, avant d'être défaite dans le nord-est en septembre, abandonnant la quasi-totalité de la région de Kharkiv. Dmytro Kouleba a diffusé sur son compte une vidéo montrant, selon lui, des résidents de la localité de Bilozerka, à quelques kilomètres de la ville de Kherson, en train d'arracher un gigantesque poster proclamant "la Russie est là pour toujours".
Moscou veut défendre par "tous les moyens" un "territoire russe"
Le Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, a relayé de son côté sur Telegram des photos de civils brandissant des drapeaux ukrainiens à Kherson. Plus tôt vendredi, le ministère russe de la Défense avait pour sa part annoncé avoir achevé à 5h de Moscou "le redéploiement" de ses unités de la rive droite (occidentale) du fleuve Dniepr, où se trouve Kherson, vers celle de gauche, assurant n'avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire.
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Ce repli a tout du camouflet, Vladimir Poutine ayant revendiqué fin septembre, lors d'une cérémonie en grande pompe au Kremlin, l'annexion de quatre régions ukrainiennes, dont celle de Kherson. Le président russe avait prévenu qu'il défendrait "par tous les moyens" ce qu'il considère comme des territoires russes, brandissant à demi-mot la menace d'un recours à l'arme nucléaire.
Mais confrontée à une contre-offensive ukrainienne lancée à la fin de l'été, l'armée russe avait annoncé mercredi qu'elle allait abandonner la partie nord de la région de Kherson, pour consolider ses positions de l'autre côté du Dniepr, une barrière naturelle. En dépit de cette retraite, la zone reste "un sujet de la Fédération de Russie", a néanmoins estimé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Aucun changement"
"Il ne peut y avoir aucun changement", a-t-il ajouté dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli. Dimitri Peskov a ajouté que le Kremlin "ne regrette pas" sa cérémonie d'annexion de septembre. La décision de se retirer d'une partie du sud ukrainien est d'autant plus remarquable que Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300.000 réservistes pour consolider justement les lignes russes en difficulté.
L'agence de presse d'Etat Ria Novosti a diffusé des images filmées de nuit de véhicules militaires russes quittant Kherson, indiquant qu'ils empruntaient le pont Antonivsky enjambant le fleuve Dniepr. Plusieurs correspondants russes ont indiqué ensuite, images à l'appui, qu'une partie du viaduc avait été détruite.
L'Ukraine a pilonné des semaines durant ce pont, le principal de la cité de Kherson, sans pour autant le détruire, pour le rendre difficile à emprunter, coupant ainsi les lignes d'approvisionnements russes et forçant Moscou à décider du repli. L'Ukraine avait revendiqué jeudi une douzaine de localités reprises dans la région, mais ses dirigeants, Volodymyr Zelensky en tête, s'étaient montrés ces deux derniers jours très prudents quant au repli russe, craignant une feinte.