La Russie a interdit mercredi l'accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par le Japon contre Moscou pour son offensive en Ukraine. "Il a été décidé d'interdire définitivement" à 63 citoyens japonais d'entrer en Russie, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères russe. Dans cette liste, on trouve également des ministres, des députés, des hommes d'affaires, des responsables médiatiques et des professeurs d'université.
En réponse a une "campagne anti-russe"
Le gouvernement de Fumio Kishida "a lancé une campagne anti-russe sans précédent, permet une rhétorique inacceptable contre la Fédération de Russie, y compris des calomnies et des menaces directes", affirme le ministère russe. Moscou accuse Tokyo de prendre "des mesures pratiques visant à démanteler les relations de bon voisinage, à porter atteinte à l'économie russe et au prestige international de notre pays".
La Russie indique par ailleurs répondre aux "sanctions personnelles imposées par le gouvernement japonais aux citoyens russes, y compris aux hauts dirigeants de l'Etat".
Une relation dégradée entre les deux pays
Complexes, les relations russo-japonaises se sont sérieusement dégradées depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, le Japon participant aux sanctions occidentales prises contre Moscou. Tokyo a aussi décidé début avril de cesser d'importer du charbon russe, tout en restant impliqué dans des projets pétrogaziers offshore près de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe.
Et depuis avril, pour la première fois depuis 2003, le Japon considère de nouveau que quatre petites îles au nord de l'Archipel, les îles Kouriles, sont "occupées illégalement" par la Russie, un différend territorial qui empêche la signature d'un traité de paix entre les deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.