Londres compte envoyer 14 chars lourds Challenger dans les prochaines semaines aux troupes ukrainiennes. Ce geste est le premier de ce type envers Kiev qui estime avoir besoin de 300 chars lourds. L'Otan, qui se réunit vendredi, assure que d'autres armements lourds seront envoyés dans un futur proche. Cette initiative de Londres pourrait décider l’Allemagne et la Pologne à livrer des Leopards 2. Pourquoi ce genre de matériel, malgré le faible nombre d’unités livrées, soulève-t-il un tel espoir dans les armées de Kiev ?
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Plusieurs facteurs à prendre en compte
Dans la bataille des titans sur un front, le Challenger est un monstre comparé au principal char russe le T72. Il a été conçu en pleine guerre froide pour surclasser la série des T russes, 62 tonnes contre 42. Malgré cette masse, il est aussi rapide de l’adversaire, il tire plus loin et peut détruire un T72 à deux kilomètres de distance tout en résistant lui-même grâce à la qualité de ses blindages à un impact direct du russe.
Cela procure au Challenger et à son équipage une chance de survie décisive sur un front. Avec 14 engins et le soutien des AMX 10 français et des dizaines de transports de troupes blindés promis récemment par les États-Unis et l’Allemagne, l’armée ukrainienne pourrait monter des opérations offensives sur des points précis du front, long de plus de 800 kilomètres.
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Pour être décisif et reprendre tous les territoires conquis par Moscou, il faudrait plus de Challenger ou d’engins identiques. La durée de vie de ces chars et leur réussite va par ailleurs également dépendre de plusieurs facteurs : la formation des équipages, la capacité ukrainienne à créer une chaîne logistique nouvelle pour un matériel difficile à entretenir et la présence hypothétique en face dans le Donbass de plusieurs dizaines de chars russes récents de type T90.