Ce n'est peut-être pas ce qu'avait prévu le Kremlin. En Russie, difficile de fournir des chiffres précis sur ceux qui refusent la mobilisation pour partir sur le front ukrainien. Mais les images à la frontière géorgienne et finlandaise révèlent l'ampleur de cette migration. Plusieurs milliers de personnes cherchent à fuir à tout prix. Sur place, difficile de dire qui sera mobilisé. Le recrutement semble se faire en dépit des âges, du bon sens, des métiers, des hommes.
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Prisonniers et immigrés recrutés
Par exemple, les chemins de fer russes ont été sommés de fournir 10.000 personnes alors qu'ils peinent déjà à remplir leur mission pour alimenter l'armée sur le front ukrainien. La recherche d'hommes se poursuit aussi dans les prisons. Selon certains sites d'opposition, il y aurait déjà 20.000 à 30.000 condamnés qui auraient signé pour partir sur le front. Et pour combler les dernières places, ce sont les travailleurs immigrés d'Asie centrale qui sont incités à s'enrôler avec la promesse d'obtenir un passeport russe en un an de contrats militaires, au lieu de cinq années nécessaires dans le civil.
Difficultés à maintenir la paix en Asie centrale
L'armée russe et la diplomatie russe sont affaiblies. Résultats, en Asie centrale, deux conflits se ravivent : l'un entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, l'autre entre le Tadjikistan et le Kirghizistan. Il y a déjà plusieurs centaines de morts en quelques semaines sur ces fronts. Face à la situation, Moscou n'a pas les moyens de faire fonctionner l'Organisation du traité de sécurité collective dont elle est pourtant la patronne dans la région. Un signe de plus que les militaires russes sont dépassés par toutes les missions qui leur sont imposées.