Une livraison attendue. L'Ukraine devrait recevoir ses premiers chars lourds d'ici la fin du mois de mars ou la fin du mois d'avril. Les experts estiment qu'il en faudra bien plus que la centaine de blindés envisagés. De son côté, le Canada va fournir quatre Abrams supplémentaires. Au-delà du nombre requis, il y a la gestion de ce matériel de pointe. Un blindé de 60 tonnes est très exigeant en termes de logistique et un vrai défi pour l'état-major ukrainien.
>> LIRE AUSSI - Chars envoyés à l'Ukraine : en quoi cela pourrait-il changer le cours de la guerre ?
500 litres de carburant pour 100 kilomètres
Une fois sur le front, les véhicules blindés tant attendus doivent être suivis par des camions-citernes blindés eux aussi. Pour parcourir 100 kilomètres, ces chars consomme jusqu'à 500 litres de carburant, à condition de savoir les manœuvrer, insiste le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre. "Ce sont des chars qui ont été conçus pour le combat tournoyant, pour des manœuvres d'attaque, pour le tir en roulant et pour des manœuvres conduites dans une extrême rapidité sur le terrain. Les troupes occidentales sont entraînées à ce genre de combat parce que nous nous entraînons tous les jours. Les Ukrainiens ne le sont pas. Il faudra qu'ils changent complètement leur façon d'utiliser les chars. Tout ceci demande des entraînements forcément longs, ce qui fait que ces chars ne seront pleinement utilisables qu'au bout de plusieurs mois".
Les soldats ukrainiens quitteront leur pays pour s'entraîner sur des simulateurs. Les mécaniciens et ingénieurs doivent également apprendre à entretenir ces chars malmenés sur les zones de guerre. Une course contre la montre alors que l'arrivée du printemps fait craindre le lancement d'une vaste opération russe dans le Donbass.