Vladimir Poutine maintient la pression militaire en Ukraine. Le président russe ne s'appuie pas uniquement sur son armée mais aussi sur la brutalité des soldats tchéchènes et des mercenaires de Wagner pour gagner du terrain, tout en évoquant la possibilité de pourparlers avec l'Ukraine. Quelle est donc la stratégie militaire russe ? Invité au micro d'Europe 1 ce midi, le général Vincent Desportes analyse son évolution mais aussi les points forts et les points faibles des soldats derrière Poutine.
La légion tchétchène connue pour sa grande brutalité
"On est face à une grosse armée conventionnelle qui est l'armée russe, qui se bat contre une armée qui était à la base six fois moins forte qu'elle : l'armée ukrainienne", souligne le général Vincent Desportes. Si l'armée russe est plus puissante que l'armée ukrainienne, la Russie est néanmoins confrontée à une difficulté. "Les soldats russes sont des soldats européens et chrétiens qui se battent contre des soldats slaves et chrétiens, leurs cousins ukrainiens. Donc ils se servent des mêmes matériels, ils parlent la même langue puisque tous les Ukrainiens sont russophones, ils ont la même religion et ils se battent entre eux. On est dans une espèce de guerre civile avec une faiblesse possible de l'armée russe parce que les soldats semblent hébétés quand on les interroge", explique Vincent Desportes au micro d'Europe 1. " Ils se disent : 'Mais qu'est ce que je suis venu faire ici ?'." Les Tchéchènes, eux, ne sont pas du tout tiraillés car ils ne sont pas des Européens. "Ils ont d'autres croyances et pourront donc agir de manière différente", assure le général. La légion tchétchène est notamment connue pour sa grande brutalité.
Les mercenaires de Wagner "prêts à tout"
Les autres soldats sur place sont ceux appartenant à la milice Wagner. "Ce sont des mercenaires, et il sont donc prêts à tout. Il sont non reconnus par Poutine en tant que tels et peuvent donc commettre des exactions sans que ce soit porté de manière visible au passif de Vladimir Poutine", alerte Vincent Desportes au micro d'Europe 1. "Ils vont probablement avoir comme mission d'aller chercher à tuer les représentants du gouvernement ukrainien".
"La diplomatie et la guerre, c'est la même chose"
Les soldats tchéchènes et les mercenaires de Wagner font partie intégrante de la stratégie d'accélération de durcissement de l'offensive russe. Pour le général Vincent Desportes, le temps joue contre Vladimir Poutine, qui va devoir "soit l'emporter rapidement soit se mettre en position d'avoir des pourparlers". Mais alors, comment expliquer l'agressivité de la Russie sur le terrain ? "La diplomatie et la guerre, c'est la même chose", explique le général sur Europe 1. "Et pendant les négociations, les combats ne s'arrêtent pas. Pourquoi ? Parce que chacun cherche à accroître et à améliorer ses positions sur le tapis vert. On n'est pas dans un jeu, car on est dans la guerre réelle", conclut-il.