Si la France "n'est pas en guerre contre la Russie", comme l'a précisé Emmanuel Macron lors de son allocution aux Français, elle offre son soutien à l'Ukraine. Une aide qui se matérialise notamment par du matériel militaire. Si les Américains et l'Otan ont déjà envoyé en six jours 17.000 missiles antichars, la France refuse de communiquer sur le contenu de l'aide apportée à Kiev.
Évolution du vocabulaire
Paris assume ouvertement l'envoi de casques, de gilets pare-balles, d'équipements médicaux ou de déminage, mais le simple mot "arme" résonne au ministère des Armées comme un tabou. Et la raison est simple, Paris ne souhaite pas apparaître comme belligérant dans ce conflit. Tout juste, les autorités françaises ont évoqué du bout des lèvres des équipements militaires.
Mais depuis quelques jours, la donne a changé. Paris assume l’envoi d’armes dite "létales" tout en les qualifiant de "défensives". "On joue sur les mots", reconnaît un haut gradé. En clair, la France ne livre pas de chars d’attaque ni d’avions de combat. En revanche, les spécialistes militaires évoquent des missiles antichars, des munitions, voire des mitrailleuses. Mais rien de tout cela n’est officiel, le contenu précis du matériel étant couvert par le secret de la défense nationale.
D’autres pays européens trop bavards
À l’inverse, d’autres pays européens ont fait le choix de la communication. La Belgique, Croatie, Danemark, Pays-Bas, et Portugal notamment… Tous ont annoncé fournir des milliers de fusils d’assaut ou de précision, des mortiers, des lance-roquettes. Une communication qui sort de ce que l'Europe pense être acceptable par Moscou : le champ lexical des armes de défense. D'ailleurs, selon les informations recueillies par Europe 1, Paris a rappelé à l’ordre les gouvernements européens jugés trop bavards.
Un message entendu par l'essentiel des pays, exception faite de l'Allemagne et de l'Espagne, qui ont à nouveau détaillé ces derniers jours plusieurs de leurs livraisons.