Lorsque l'on évoque son départ de l'Ukraine, Julie a les yeux rougis. Six mois après le début de la guerre, elle pense tous les jours à son pays. "Ma vie s'est stoppée le 24 février. En France, c'est comme une autre vie pour nous, une parenthèse. C'est difficile à vivre, ce n'est pas notre rêve. Nous sommes Ukrainiens, notre pays c'est l'Ukraine", raconte-t-elle.
"Nous sommes conscients d'avoir beaucoup de chance"
"Néanmoins, je suis tranquille ici. Nous habitons avec ma famille dans une maison. Nous sommes conscients d'avoir beaucoup de chance, d'avoir été bien entourés", poursuit-elle. En arrivant en France, la Croix-Rouge les a aidés à se loger dans le centre-ville de Bailleul. Des proches les accompagnent régulièrement pour les aider.
Au sol, dans leur habitation, il y a des cartons de vêtements, une trottinette, un vélo, des jouets pour Lukas, né quelques jours après le début de la guerre, et Léo, l'aîné, qui est en train d'écrire son prénom sur un tableau. Âgé de six ans, il va faire sa rentrée en CE1 dans quelques jours.
Trouver un emploi reste difficile
À côté, il y a le papa, Denis, qui dirigeait une agence de publicité en Ukraine. "Pour trouver du travail, c'est assez compliqué. Le problème c'est surtout mon français, il n’est vraiment pas bon. J’ai le même niveau que celui de Léo", rigole-t-il. Mais pas un jour ne passe sans que ce père de famille ne regarde l’actualité de son pays sur son téléphone.
À l'occasion de la fête nationale ukrainienne, ce mercredi 24 août, une centaine de carcasses de chars russes sont exposées comme des trophées dans le centre-ville de Kiev. "Les Russes voulaient atteindre la capitale en trois jours. Finalement, cela dure depuis six mois mais regardez, tout est détruit. C'est un véritable désastre", déplore-t-il. Mais avant d’imaginer un retour en Ukraine, ce réfugié, déterminé à apprendre le français, doit honorer ses rendez-vous à Pôle emploi.