Dans le cadre de la guerre en Ukraine, jamais autant de missiles n’ont été utilisés entre protagonistes depuis les dernières guerres massives du Vietnam ou Iran-Irak. La Russie et l'Ukraine, deux pays équipés d’armement lourds et modernes, font de la possession et de l’acquisition de ces engins une priorité absolue car les détonations brutales que l'on peut entendre sur le terrain sont devenues des synonymes de maîtrise du théâtre d’opérations d’un côté comme de l’autre.
La Russie lance dorénavant des vagues de missiles sur ses cibles pour saturer les systèmes de défense anti-missiles ukrainiens. C'est-à-dire en lancer suffisamment pour qu’un bon nombre arrive au but. De leur côté, les Ukrainiens revendiquent la destruction en vol de plusieurs dizaines d’engins russes depuis le début du mois.
Les deux problématiques d'une guerre de missiles
Cette guerre des fusées est, cyniquement, extrêmement efficace dans le résultat en termes de destructions au sol ou de défense aérienne, mais elle engendre aussi deux problématiques majeures. D'abord les coûts, puisque chaque tir revient très cher. Le moindre missile de haute précision vaut au minimum plusieurs centaines de milliers d’euros. Une salve russe de 100 missiles, c’est donc au minimum 50 millions d’euros volatilisés.
L'autre problématique est le réapprovisionnement. En effet, plus un missile est technologique, plus il faut de temps pour le produire. Les Russes s’en sortent avec les stocks gigantesques hérités de l’Union soviétique. Les Ukrainiens pressent les Occidentaux de livrer le plus vite possible quitte à les contraindre à puiser dans des stocks qu’il faudra reconstituer ensuite.