Larry Nassar, médecin emblématique de la sélection américaine de gymnastique, a été condamné jeudi à 60 ans de prison pour détention de matériel pédopornographique, un des volets du scandale d'abus sexuels sur des jeunes athlètes qui a fait vaciller la Fédération.
37.000 images et vidéos retrouvées. Larry Nassar, 54 ans, a été condamné à 20 ans de réclusion dans une prison fédérale sur chacun des trois chefs d'inculpation pour lesquels il avait plaidé coupable devant le tribunal de Grand Rapids, dans le nord des Etats-Unis. Plus de 37.000 images et vidéos pédopornographiques avaient été retrouvées dans les disques durs de ses ordinateurs, selon les enquêteurs. Ces peines s'additionneront aux sentences attendues en janvier devant deux autres cours de l'Etat du Michigan dans le volet principal de l'affaire qui concerne des accusations d'agressions sexuelles sur 125 athlètes, dont des membres de l'équipe olympique médaillée aux Jeux de Londres (2012). Lawrence Nassar a plaidé coupable pour dix chefs d'inculpation et risque la prison à perpétuité.
Des victimes de moins de 15 ans. Ses victimes avaient moins de 15 ans lors des agressions qui se sont déroulées de 1998 à 2015. Le médecin prétextait devoir administrer des soins médicaux pour agresser les jeunes filles. Aly Raisman, McKayla Maroney et Gabby Douglas, toutes trois médaillées d'or olympique, figurent parmi les accusatrices. Elles ont décidé de s'exprimer publiquement après la cascade mondiale de révélations d'abus sexuels déclenchée par l'affaire Weinstein. "Cela s'est produit à Londres avant que nous gagnions la médaille d'or par équipe et avant que je gagne ma médaille d'argent" aux épreuves de saut de cheval, avait affirmé en octobre McKayla Maroney, aujourd'hui âgée de 21 ans et qui affirme avoir subi ces attouchements dès l'âge de 13 ans.
Un scandale qui a fait vaciller la Fédération. Le scandale, révélé fin 2016, a ébranlé la discipline et entraîné la démission en mars du président de la Fédération américaine, USA Gymnastics, Steve Penny. Il était accusé d'avoir alerté les autorités trop tardivement au sujet de ces accusations. La fédération a affirmé avoir, depuis, adopté une nouvelle "politique sportive sûre" qui requiert de "rapporter obligatoirement" tout soupçon d'abus sexuel.