Un juge new-yorkais a annulé jeudi l'un des six chefs d'accusation qui pesaient sur le producteur déchu Harvey Weinstein, une victoire pour la défense, qui réclame toujours l'annulation du dossier tout entier. Avant la décision du magistrat, le ministère public avait accepté l'annulation de ce chef d'accusation pour agression sexuelle, suite à l'affaiblissement du témoignage de Lucia Evans, qui accusait Harvey Weinstein de fellation forcée en 2004.
L'avocat de l'ancien magnat d'Hollywood, Benjamin Brafman, a indiqué qu'un document versé au dossier contredisait la version de Lucia Evans. Selon plusieurs médias américains, cette dernière aurait raconté avoir effectivement fait une fellation à Harvey Weinstein, mais de son plein gré, pour obtenir un rôle. "C'est un développement très important", a commenté après l'audience Benjamin Brafman, qui a laissé entendre que le ministère public devrait poursuivre Lucia Evans pour parjure.
Une centaine de femmes disent avoir été victimes de Weinstein. La défense cherche à faire annuler toute la procédure et a déposé, début août, un recours en ce sens, produisant des éléments visant à discréditer une autre des trois femmes se disant victimes d'Harvey Weinstein. "Il ne s'agit pas de stigmatiser les victimes", a prévenu Benjamin Brafman, ou de "suggérer qu'une femme qui témoigne ne devrait pas être crue". "Il s'agit de la preuve qu'une personne qui a témoigné a menti devant un grand jury", a-t-il ajouté, en référence au jury qui a statué sur la validité des chefs d'accusation.
Harvey Weinstein a été interpellé fin mai à New York, huit mois après la publication des premières accusations de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles et de viol le visant. Il a été inculpé de viol, d'acte sexuel forcé et de fellation forcée. Il a reconnu plusieurs relations avec des femmes qui se présentent comme victimes, notamment la principale victime présumée du dossier pénal, mais a toujours soutenu que ces rapports étaient consentis. Depuis que le scandale sur les abus sexuels présumés du producteur a éclaté en octobre, près d'une centaine de femmes --dont des stars comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Salma Hayek-- ont affirmé avoir été victimes de l'ancien géant d'Hollywood.