Tous les pays européens sont confrontés à l'inflation, qui entraîne une flambée des prix dans la vie quotidienne. Face à cela, certaines entreprises françaises choisissent le coup de pouce sur la fiche de paie de leurs employés, alors que les salaires ne sont plus indexés sur l'inflation (à l'inverse du Smic). Du côté de l'État, des aides ont également été instaurées, comme les 18 centimes de remise à la pompe ou encore le bouclier tarifaire sur l'énergie. Mais quelles sont les solutions adoptées par nos voisins européens ? Tour d'horizon des mesures prises en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni pour lutter contre cette inflation devenue galopante depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
En Allemagne, augmentation du salaire minimum et aides pour se déplacer
Première halte en Allemagne, où l'inflation est bien plus forte qu'en France : 7,9%. Le salaire minimum va être augmenté de 9,82 euros à 10,45 euros de l'heure le 1er juillet, puis à 12 euros le 1er octobre. Également depuis ce mercredi, une ristourne de 30 centimes par litre d'essence est appliquée à la pompe. Un ticket de neuf euros par mois est aussi proposé pour emprunter tous les trains locaux et régionaux du pays. Ces deux mesures sont instaurées au moins jusqu'à la fin du mois d'août.
Le blocage des prix de l'énergie obtenu en Espagne
Au sud de la France, en Espagne, les prix se sont envolés avant même le début de la guerre en Ukraine. Dès la fin de l'année dernière, le gouvernement a abaissé la TVA sur l'électricité et a augmenté le salaire minimum qui, juste avant l'invasion russe de l'Ukraine, venait de passer à près de 1.200 euros brut. Mais depuis, l'inflation a frôlé les 10% en mars, un record depuis les années 1980.
L'État espagnol a donc développé six milliards d'euros d'aides, gelé les loyers et obtenu de l'Union européenne le blocage des prix du gaz utilisés dans la production électrique. Une dérogation exceptionnelle accordée par Bruxelles à toute la péninsule ibérique obtenu grâce au manque d'interconnexions de ce territoire avec le reste de l'Europe. Portugal et Espagne ne sont en effet reliés qu'à la France pour ces ressources, et ne peuvent donc pas bénéficier d'autres sources d'énergie, notamment du nord de l'Europe. Une mesure exceptionnelle, qui devrait faire chuter les factures de 25% à 30%, dont la France ne pourra donc, a priori, pas bénéficier.
Reste que ces mesures prises par Madrid en faveur du pouvoir d'achat n'ont pas empêché que la hausse des prix reste la principale préoccupation des Espagnols, provoquant de grandes manifestations dans tout le pays.
Les difficultés du Royaume-Uni pour augmenter les salaires réels
Dernière escale de ce tour d'horizon au Royaume-Uni, qui ne fait plus partie des Vingt-Sept mais qui souffre également de la hausse des prix. En Grande-Bretagne, les salaires au niveau national ont augmenté de 5,4% en un an. En avril, le gouvernement a augmenté le revenu minimum qui est passé de 10,45 euros à 11,15 euros de l'heure, et qui a bénéficié à 2,5 millions de Britanniques. Toutefois, ces augmentations sont noyées par l'inflation, qui caracole actuellement à 9%. Selon le Bureau national de la statistique, le salaire réel des Britanniques, c'est-à-dire ajusté à l'inflation, n'a jamais autant baissé en dix ans.
Enfin, en Italie, l'inflation a atteint près de 7%. C'est le seul pays de l'OCDE où le revenu moyen a baissé ces 30 dernières années. Le gouvernement a appelé à employer plus et à payer plus.