La loi hongroise de mise en détention systématique des migrants est entrée en vigueur mardi, malgré les vives critiques des ONG de défense des droits de l'homme, l'Union européenne appelant de son côté au respect de ses "principes" humanitaires.
"Zones de transit élargies". Selon la nouvelle législation, tous les demandeurs d'asile présents en Hongrie ou y arrivant doivent être regroupés dans deux camps fermés installés à la frontière serbe, à Röszke et à Tompa, a précisé le ministère de l'Intérieur. "A partir d'aujourd'hui, les zones de transit élargies fonctionnent 24 heures sur 24 pour les demandeurs d'asile", a annoncé György Bakondi, conseiller du Premier ministre Viktor Orban pour les affaires de sécurité intérieure.
324 conteneurs habitables. La mesure vise à "empêcher les migrants dont le statut n'est pas clairement défini de se déplacer librement sur le territoire national et au sein de l'Union européenne, et donc de réduire les risques sécuritaires liés aux migrations", selon le ministère. Les camps ont été équipés de 324 conteneurs habitables. Les migrants devront y séjourner dans l'attente d'une décision définitive concernant leur demande d'asile et il ne leur sera possible de quitter les lieux qu'en cas d'avis positif ou s'ils retournent en Serbie, selon cette source.
Une "violation des lois internationales et européennes". La loi, adoptée le 7 mars à l'instigation de Viktor Orban, a été dénoncée par plusieurs ONG ainsi que par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), qui a relevé qu'elle "viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et européennes" en matière d'asile. En visite à Budapest, le commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, a appelé mardi au respect des "principes" de l'UE, sans évoquer explicitement la nouvelle mesure.