Emmanuel Macron se rend en Hongrie ce lundi. Le chef de l’Etat doit en effet arriver ce midi à Budapest, où il s'entretiendra avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, avant de participer au sommet des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), actuellement présidé par ce dernier. La dernière venue d’un chef d’Etat français en Hongrie remonte à Nicolas Sarkozy en 2007. Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, est le président ayant le plus de longévité dans l'UE, depuis le départ d'Angela Merkel.
Malgré qu'ils soient tous deux diamétralement opposés, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de se rendre dans les 27 états membres de l’Union européenne avant la fin de son quinquennat. Et sur la liste, il ne reste plus qu’un pays, la Hongrie. Le président pourra donc se vanter d'avoir tenu sa promesse, alors qu'il n'est pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle de 2022.
Un adversaire, mais aussi un "partenaire"
Si Budapest est la dernière case cochée par le locataire de l’Elysée, c’est qu’il s'y rend un peu à reculons. Viktor Orban est en effet son exact contraire sur la scène européenne : il conteste notamment la suprématie du droit européen sur le droit national. Et l'adversaire politique d'Emmanuel Macron a d’ailleurs reçu tour à tour ces dernières semaines Éric Zemmour puis Marine Le Pen.
Malgré tout, cet adversaire est aussi "un partenaire", souligne le locataire de l’Elysée. Il faut dire qu’à l’aube de la présidence française du Conseil de l’Union, Emmanuel Macron n’a d’autres choix que de composer avec celui qu’il qualifie de nationaliste. Surtout, les vents tournent. Aujourd’hui, l’europhile Macron veut réformer l’espace Schengen pour davantage de contrôle aux frontières. Et il sait que cette démarche sera soutenue par Budapest.
Toutefois, pour afficher sa désapprobation quant aux méthodes du Premier ministre hongrois, Emmanuel Macron rencontrera en marge de son déplacement plusieurs représentants des partis anti-Orban… De l’art du "en même temps".