Le 17 juin 1972 marque le début de l'affaire du Watergate. Cinq hommes sont arrêtés dans l’immeuble du Watergate à Washington qui abrite les locaux du parti démocrate. C'est le début d’une longue enquête notamment menée par le Washington Post et par deux journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein, devenus des symboles du pouvoir du journalisme d'investigation. C'est aussi le début d'un scandale d'État qui aboutit à la démission deux ans plus tard du président américain Richard Nixon.
La confiance des Américains au gouvernement "n'est jamais revenue"
Ce scandale du Watergate a durablement miné la relation entre le peuple américain et ses élus. "Avec le Watergate et la guerre du Vietnam, les Américains sont passés d'une période où ils faisaient généralement confiance au gouvernement et aux élus, à une période où ils ne leur faisaient plus confiance. Cette dernière n'est jamais vraiment revenue à ce qu'elle était avant le Watergate", explique Dan Balz qui encadre la couverture de ce 50e anniversaire pour le Washington Post.
Alors, le Watergate c’est aussi l’affirmation de la puissance de la presse américaine. Le travail d’enquête de Bob Woodward et Carl Bernstein aboutit à l’émergence de cellules d’investigation dans tous les grands médias aux États-Unis.
Mais une affaire de ce type déboucherait-elle aujourd’hui sur les mêmes conséquences ? Dan Balz en doute au regard des années Trump à la Maison-Blanche, émaillées de nombreux scandales. "Pendant le Watergate, le système a fonctionné, de nombreuses personnes sont allées en prison, un certain nombre de Républicains ont rompu avec le président et leur parti, et Nixon a décidé de démissionner. Ces dernières années, Donald Trump a fait l'objet de deux mises en accusation et il a été acquitté dans les deux cas grâce à des votes essentiellement partisans", raconte-t-il.
La faute à la polarisation extrême de la société américaine et à un parti Républicain, plus que jamais fidèle à son leader.