Trois jours après le début du gigantesque incendie qui ravage le centre du Portugal faisant 64 morts et 135 blessés, la colère monte du côté des médias et des habitants de cette région sinistrée. Selon eux, c'est une série de défaillances qui explique ce bilan très lourd, conséquence de la chute d'un arbre touché par la foudre.
"On n'a pas vu un seul pompier". "Le Portugal a tout raté samedi comme depuis des décennies", affirmait lundi le journal Publico qui estime que les autorités n'ont jamais pris le taureau par les cornes. Pendant plusieurs heures samedi, David et ses voisins étaient seuls face aux flammes. Son entrepôt et une partie de sa maison ont brûlé : "Ici et dans les alentours on n'a pas vu un seul pompier. Il n'y avait personne. Les routes n'ont pas été coupées. Si l'on avait eu plus de moyens, on aurait pu freiner l'incendie", déplore-t-il au micro d'Europe 1.
Le pays manque de Canadair. Par ailleurs, à cause de la crise, l'État n'a pas renouvelé son matériel. Or le pays manque cruellement de Canadair. Et l'Espagne et la France ont dû encore une fois venir en aide aux pompiers portugais. Les météorologues sont également critiqués pour ne pas avoir réussi à donner l'alerte assez tôt.
Fatalité et résignation. Toutefois, malgré la colère, certains Portugais se montrent résignés. "Malheureusement les pompiers ne peuvent pas être partout", note Suzanna, une habitante de la région qui a perdu la grand-mère de son mari dans l'incendie. "On ne peut pas culpabiliser les pompiers et la police. On ne peut pas sauver tout le monde".