Une intense lumière orange jaillit de l’un des versants de la montagne. C'est un gigantesque incendie. Depuis samedi, il ravage le centre du Portugal, dans la région de Leiria, une zone rurale isolée. 62 personnes sont mortes, dont la moitié sur une route nationale devenue "la route de l'enfer", à quelques kilomètres de la maison d'Annabella.
"Le feu est quasiment à notre porte". Assise sur son perron, cette mère de famille regarde avec angoisse les flammes qui déciment tout sur leur passage. Depuis deux nuits, elle n’arrive pas dormir. "Le feu est quasiment à notre porte, donc on doit être en alerte même la nuit. On a très peur", confie-t-elle dimanche à Europe 1. "L’incendie est très puissant. J’espère que les pompiers vont arriver à l’arrêter".
"C'est effrayant". Chez elle, la télé est branchée sur une chaîne d’informations en continue. Sa fille, Lara, 24 ans, pianote frénétiquement sur son téléphone et discute avec son frère qui vient de perdre l’un de ses amis : "Il était de Figuerol, un petit village près d’ici", raconte-t-elle. "Il est mort. C’est très triste. Ce n’est pas le premier. J’ai vu des photos de beaucoup de gens brûlés. C’est vraiment effrayant".
"Si le feu arrive plus près, on va devoir partir". Dehors, l’air est irrespirable. Des cendres tombent en permanence sur la voiture de Lara. Par crainte de nouveaux départs d’incendie, sa mère arrose tout autour de la maison. "Regardez, il y a des feuilles entières d’eucalyptus brûlées qui tombent devant chez nous ! Si le feu arrive plus près on va devoir partir. On est inquiètes que ça recommence", explique Annabella.
Aider les pompiers et les rescapés. Dans le village, en contrebas de sa maison, elle voit passer les pompiers et les secouristes jour et nuit. Ils sont exténués. Elle a donc décidé de les aider, avec un peu d’eau mais aussi avec des fruits pour les rescapés.