Après les flammes, la colère monte. Les incendies ont dévoré l'ile de Maui, l'une des principales îles de l'archipel de Hawaï, et des quartiers entiers sont désormais rayés de la carte. Le dernier bilan s'établit à au moins 89 morts et une terrible question hante déjà les habitants : un drame de cette ampleur n'aurait-il pas pu être évité ? La ministre de la Justice de Hawaï, a ouvert une enquête pour déterminer comment les choses en sont arrivées là.
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Un système d'alerte resté silencieux
Toute la journée, les évacués de Lahaina ont pu regagner leur ville détruite et prendre la mesure de la catastrophe. Avec un premier sentiment qui règne en maître : l'incompréhension. L'archipel de Hawaï se vante d'avoir le système de sirène d'alerte extérieur le plus grand du monde. Il y en a 80 rien que sur l'île Maui, lieu de la catastrophe. Et pourtant, aucune d'entre elles n'a été déclenchée pour prévenir les résidents de l'avancée des flammes.
Les systèmes ont-ils été mis hors service par le feu ? S'agit-il d'une erreur humaine? Sur CNN, Jill Tokuda, élue démocrate de Hawaï à la Chambre des représentants, n'hésite pas à parler de manquements. "Nous comptons sur ce système d'alerte d'urgence pour nous garder en sécurité. Ça aurait dû être notre première ligne de défense. Nous avons sous estimé le danger de mort, la rapidité du feu", a-t-elle déclaré, critique.
Il faudra aussi déterminer le point de départ des incendies. Et là, c'est la compagnie électrique locale qui est dans le collimateur. Elle n'aurait pas couper l'électricité alors que l'île était balayée par des vents violents. Les lignes à haute tension ne sont pas enterrées à Hawaï et des pylônes sont peut être tombés, mettant le feu aux herbes sèches. C'est ce qui s'était produit en 2018 en Californie, où l'incendie de Paradise avait fait 85 morts, et la compagnie d'électricité avait alors été condamnée pour homicide involontaire.