Le gouvernement indonésien a annoncé lundi le déménagement de sa capitale, aujourd'hui Jakarta, sur l’île de Bornéo, la quatrième plus grande île du monde. Une décision spectaculaire, annoncée comme une nécessité par le président indonésien Joko Widodo.
Impact écologique majeur
La capitale, Jakarta, qui compte 10 millions d’habitants, est vouée à être submergée par les eaux d’ici à 2050. L’océan monte chaque année avec la fonte des glaces polaires et du Groenland, et au rythme actuel, un tiers de la deuxième mégapole mondiale aura disparu dans une génération, c'est-à-dire dans 25 ans. Pour l’Indonésie, il est désormais temps d'agir : le pays va créer une nouvelle capitale, ex-nihilo, à mille kilomètres de là, sur l’île de Bornéo. Le déménagement commencera en 2024 et coûtera 32 milliards de dollars (28,8 milliards d'euros). Jakarta, sur l’île de Java, resterait cependant la capitale économique du pays.
Mais ce déménagement menacerait la biodiversité de l'île, comme le pointent du doigt les associations écologiques. L’île de Bornéo abrite en effet une faune et une flore sauvages, avec notamment une population d'orangs-outans, qui serait potentiellement menacée par la construction d’une nouvelle mégapole.
La montée des eaux, un phénomène mondial
La montée des océans ne menace pas seulement l’archipel indonésien. Dans le Pacifique, certains pays devraient entièrement disparaître d’ici la fin du siècle : c’est le cas des îles Kiribati qui comptent 110.000 habitants. Dans cette région, 32 îlots ont déjà disparu.
Ce phénomène touche aussi la Floride, où les villas de bord de mer n’ont plus la cote depuis qu’elles sont régulièrement submergées. Les populations riches cherchent désormais à s’installer à l’intérieur des terres, dans les anciens quartiers populaires qui sont high and dry – en hauteur et secs, en anglais. C’est la nouvelle mode dans l’immobilier aux États-Unis, mais aussi en France. Le long de la côte atlantique, les maisons de bord de mer se retrouvent en première ligne face à la montée des eaux.