Près de dix ans après la libération des infirmières bulgares, l'affaire connaît un nouveau rebondissement. Deux anciens dignitaires du régime de Mouammar Khadafi auraient inoculé le virus du sida aux enfants de Benghazi, d'après le carnet d'un ancien chef du gouvernement libyen aux mains de la justice française.
Choukri Ghanem, ancien chef du gouvernement de Kadhafi, revient dans ce carnet sur l'affaire des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien, emprisonnés entre 1999 et 2007 et libérés grâce à une campagne active de la France.
Des dignitaires du régime se seraient procurés des fioles du virus. Dans ce carnet de bord, Choukri Ghanem raconte avoir reçu en 2007 la visite de Mohamed El Khaddar, membre de la commission d'enquête mise en place en Libye sur la libération des infirmières, selon ces notes rapportées vendredi par Mediapart et dont a eu connaissance l'AFP. Selon cet interlocuteur, à l'occasion d'un interrogatoire devant cette commission, Abdallah Senoussi, chef du renseignement militaire, aurait raconté qu'il s'était procuré avec Moussa Koussa, patron des services spéciaux libyens, des "fioles de virus contagieux".
"Tous deux avaient injecté le virus aux enfants - les 232 enfants n'étaient pas de Benghazi mais ont été amenés de l'hôpital de Tajourah", selon les propos rapportés par le membre de cette commission à Choukri Ghanem. Moussa Koussa est aujourd'hui en exil, alors que Abdallah Senoussi a été extradé en septembre 2012 par la Mauritanie, où il avait trouvé refuge après la chute du régime, vers la Libye où il doit être jugé.