Comme un air de course aux armements. La France s’apprête à ouvrir, sur la scène européenne, un sujet hautement sensible. Celui de la défense anti-aérienne et des capacités de frappes dans la profondeur. Il doit même faire l’objet d’une réunion des ministres de la défense de tous les pays européens à Paris dans deux semaines. Pour l’heure, aucun pays de l’Union européenne n’est doté d’armement pouvant tirer un missile depuis son territoire et toucher une cible à plus de 1.000 km. Un angle mort hérité de la guerre froide.
Une volonté de Macron d'avancer sur ce sujet
C’était en 1987. Gorbatchev et Reagan signaient à la maison blanche le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Accord crucial entre la Russie et les États-Unis dans un contexte de guerre froide. Il a permis d’éliminer toute une catégorie d’armes qui menaçaient alors l’Europe.
Principalement des missiles sol-sol d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km. Mais ces dernières années, Moscou a développé de façon très opaque un nouveau missile de croisière. Le 9M729, qui peut atteindre des capitales européennes en quelques minutes seulement. Et surtout, il peut transporter des charges nucléaires.
Washington a déclaré caduque ce traité en 2019, en rejetant la responsabilité sur le Kremlin. Mais depuis, les Européens s’interdisent toujours de développer ce type d’armement. Selon les informations d’Europe 1, le tabou est sur le point d’être levé. Les Allemands y sont favorables. Plusieurs systèmes d’armes de fabrication européenne sont même aux portes des usines.
Emmanuel Macron veut reposer ce sujet stratégique sur la table. Pour envisager une production européenne de capacités de frappes dans la profondeur. Sans laisser l’avenir des frontières du Vieux Continent entre les mains de l’Otan ou des Russes.