Réélu à la tête du pays dimanche soir, Emmanuel Macron a reçu les félicitations de plusieurs chefs d'État ainsi que de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Le scrutin inquiétait Bruxelles qui redoutait une victoire de la candidate Marine Le Pen et de son programme qualifié de "rupture avec les 27". C'est donc un soulagement pour tout le Parlement européen comme l'explique Roberta Metsola sur Europe 1.
Vous vous êtes réjouie de "continuer le travail" avec le chef de l’État français qui reste à l’Élysée mais garde aussi la présidence tournante de l’Union européenne. Était-ce un soulagement, pour vous de le voir remporter le scrutin face à la candidate du Rassemblement national, Marine le Pen ?
Oui, Emmanuel Macron a remporté une victoire historique. Il y avait un soulagement parce qu'avec cette victoire, on peut confirmer une ambition pour une Europe qui se donne les moyens d'agir. Maintenant, il y a des puissances hostiles. Nous avons beaucoup de défis et nous devons être unis. Pendant les semaines qui viennent, nous devons continuer à construire une politique toujours fondée sur la paix, la démocratie et les droits de l'Homme.
À Bruxelles, beaucoup de députés disent "le Brexit, on n’y croyait pas non plus", il y avait-il une vraie appréhension, avant les résultats ?
On avait peur d’une abstention toujours croissante, de personnes qui ne votent pas parce qu'ils ne sont pas représentés par les candidats. Mais au moins, on avait confiance en le peuple français mais aussi en Emmanuel Macron qui avait une vision claire et qui peut être le leader européen dont on a besoin pendant ces temps très difficiles.
Justement, quel est le rôle d’Emmanuel Macron en Europe, est-il renforcé par sa réélection ?
Oui, je connais Emmanuel Macron, il n'est pas seulement au centre des discussions, il peut commencer à pousser les autres pays pour prendre des décisions difficiles. Il a son caractère, il est très respecté entre nous.
La France assure la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 1er juillet prochain. Quels sont les chantiers des 27 ? Quelles sont vos priorités ?
Maintenant, c’est bien sur l’unité dont nous avons besoin face à la guerre avec la Russie en Ukraine. On doit avoir le courage de dire qu'on fera tout pour que la guerre s'arrête.
Mais aussi, il y a des défis climatiques, il y a la transition digitale et aussi la politique, la santé et la défense. On est en train de discuter de l'autonomie stratégique de l'Union européenne. C'est une priorité pour la présidence française et j'espère voir pendant les semaines qui viennent les décisions qui vont dans cette direction parce que sinon, on perd l'opportunité que nous avons de faire plus d'Europe.
Vous dites que les Européens veulent plus d’Europe mais en France, le score du Rassemblement national bat un record et Marine Le Pen défend une Europe des nations, la primauté du droit national sur le droit européen...
Ce n’est pas un phénomène uniquement français. On assiste partout en Europe à une polarisation entre le monde urbain, diplômé, qui a accès aux services et aux infrastructures. Et il y a un sentiment d'abandon, de déclassement. Je pense que nous devons tous, aussi en préparation des élections de 2024, apporter des réponses à nos concitoyens qui vivent dans cette anxiété, cette réalité.