Les combattants du groupe État islamique (EI) sont désormais piégés dans Mossoul-ouest, leur dernier bastion important en Irak. Les forces irakiennes ont coupé tous les accès routiers, a annoncé un responsable américain.
"Tous les combattants qui se trouvent à Mossoul vont y mourir". "L'EI est pris au piège. Dans la nuit, la 9ème division blindée de l'armée irakienne, basée près de Badouch au Nord-Ouest de Mossoul, a coupé le dernier accès routier" de la deuxième ville du pays, a déclaré dimanche à des journalistes à Bagdad l'envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale anti-djihadistes, Brett McGurk.
"Tous les combattants qui se trouvent à Mossoul vont y mourir", a dit l'envoyé spécial. "Nous sommes très déterminés non seulement à les vaincre à Mossoul, mais aussi à faire en sorte que ces types ne puissent pas s'échapper". Des responsables américains ont récemment évalué à 2.500 le nombre de djihadistes présents dans l'Ouest de Mossoul et dans la ville de Tal-Afar, à l'Ouest.
Plus d'un tiers de la ville reconquis. La ville septentrionale avait été conquise en juin 2014 par le groupe ultra-radical sunnite au cours d'une offensive éclair qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans du territoire irakien à l'Ouest et au Nord de Bagdad. Mais l'EI a depuis perdu 60% de l'ensemble de ces territoires, selon Brett McGurk.
Les forces irakiennes ont également repris à l'EI "plus d'un tiers" de la partie Ouest de Mossoul depuis le lancement le 19 février de l'offensive sur ce secteur de la ville, a indiqué le général Maan al-Saadi, des forces d'élite du contre-terrorisme (CTS).
Des combats encore acharnés à venir. Mais si la résistance djihadiste faiblit, les responsables militaires préviennent que des combats acharnés sont encore à venir pour reconquérir la totalité de Mossoul. "Nous combattons un ennemi aux méthodes irrégulières, qui se cache au milieu des citoyens et utilise des engins explosifs, des snipers et des kamikazes. Or l'opération vise justement à préserver la vie des citoyens", a déclaré le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes. Cette résistance devrait être particulièrement forte dans la vieille ville, un quartier aux rues étroites où des centaines de milliers de civils sont toujours pris au piège.
Une progression laborieuse. Des unités d'intervention rapide et la police fédérale attaquaient dimanche la zone de Bab al-Toub, près de la vieille ville, tandis que les CTS combattaient dans le quartier d'al-Jadida et celui d'al-Aghawat qu'ils ont repris dans la journée, selon le général Rasool. Mais cette progression demeure laborieuse. Car "nous ne pouvons pas laisser des poches (de djihadistes) derrière nous. Il nous faut donc prendre le contrôle des zones, traquer les djihadistes, désamorcer (les bombes), contrôler les citoyens présents avant de pouvoir poursuivre notre progression", explique le général Saadi.